La guerre du pouvoir est folie
Nous n'avancerons pas de chiffres qui dénombrent les victimes du coronavirus sous nos cieux, car comme le disait Churchill « Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées ». Cela laisse une place au doute du moins, pour constater qu'au-delà des chiffres officiels donnés, c'est tout le peuple tunisien qu'on sacrifie sur l'autel de ladite démocratie et d'une constitution qui ne lui a pas donné la possibilité d'avoir accès aux prestations sanitaire en temps de pandémie. La question a été soulevée par le parti de Abir Moussi, laquelle a montré que les chiffres officiels sont erronés et que gonflés à souhait ils servent à mieux jeter dans le désarroi un peuple qui fait ses adieux quotidiennement à des proches ayant succombé au virus. On montrera du doigt, bien entendu, les pouvoirs publics et tous ceux qui vivent dans le confort de leurs certitudes croyant à tort qu'un peuple qu'on jette en pâture à l'angoisse et à la peur pour mieux le manipuler, ne saurait s'insurger contre ceux qui lui ont fait du tort. Antonin Artaud dans un livre qu'il a écrit en 1934 ‘‘Le théâtre et la peste'' dit ce qui peut être rapporté par le fait que « la peste comme le théâtre est le temps de la démesure où d'un côté des forces se libèrent pour nous arracher collectivement à l'inertie et d'un autre côté font tomber les masques».
L'auteur qui parlait de la peste qui s'est abattue sur Marseille en 1720 semble brosser à grands traits le tableau funeste de notre situation face au virus d'une classe politique qui cherche toujours à se repositionner sur la scène d'une Tunisie moribonde, théâtre de la désolation dans son sens le plus infâme. L'odeur blanche de la mort se mêle à l'infecte de leurs humeurs viciées et de leur âme cupide. Il fallait justement proposer l'inconcevable : le parti de Rached Ghannouchi demande au chef du gouvernement d'activer le « Fonds dignité et réhabilitation des victimes de la dictature » pour indemniser des sympathisants du parti, qu'ils disent victimes de la répression sous l'ancien régime. Ils veulent de l'argent. Beaucoup d'argent. Encore plus d'argent sonnant et trébuchant. Car il y a une partie de leurs sympathisants qui n'ont pas reçu leur part du ‘'butin'' et il faut cette fois-ci miser sur cette trouvaille pour mieux se positionner, politiquement parlant. La guerre du pouvoir est folie. Elle fait vomir des morceaux de soi mais force à ouvrir grand les yeux, à regarder cette scène politique telle qu'elle et dans ce qu'elle a de plus sauvage. Il faut commencer par questionner l'histoire, celle d'un groupement armé qui dans les années 80 a voulu prendre d'assaut le pouvoir pour mettre en oeuvre son projet jamais citoyen, qui méprise la République et ses valeurs et prend pour ennemi l'etat et ses institutions… Les Tunisiens les patriotes sont appelés, aujourd'hui, à ne pas se laisser embarquer par la peur, mais à s'insurger contre la survie pour la vie elle-même !