Le Temps (Tunisia)

Première visite du chef de la diplomatie israélienn­e à Bahreïn

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Le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid est arrivé hier à Bahreïn pour y inaugurer la première ambassade de son pays, un an après la signature d'un accord de normalisat­ion des relations entre l'etat israélien et ce petit royaume du Golfe.

Des accords bilatéraux doivent également être conclus durant la visite, une première pour un chef de la diplomatie israélienn­e à Bahreïn.

Quelques heures après l'arrivée de M. Lapid dans la capitale Manama, un Airbus A320 de la compagnie nationale Gulf Air a atterri à Tel-aviv en provenance de Bahreïn, inaugurant la toute première liaison aérienne commercial­e entre les deux pays.

"Je suis très fier de représente­r Israël lors de la première visite officielle et historique au royaume (de Bahreïn)", a tweeté M. Lapid en arabe et en israélien après son arrivée à l'aéroport de Manama où il a été accueilli par son homologue bahreïni Abdellatif al-zayani.

Une conférence de presse conjointe est prévue plus tard dans la journée. Des manifestan­ts ont brûlé des pneus en périphérie de la capitale Manama pour protester contre cette visite, une large partie de la société bahreïnie s'opposant à la normalisat­ion avec Israël, en soutien à la cause palestinie­nne. Le hashtag en arabe "Bahreïn contre le sionisme" est populaire sur les réseaux sociaux.

Les Bahreïnis refusent que "leur terre soit souillée par les gangsters sionistes", a tweeté Ibrahim Sharif, militant des droits humains. Et le parti d'opposition chiite Al-wefaq voit cette visite comme une "provocatio­n contre le peuple bahreïni qui tient à la cause palestinie­nne".

La route menant vers l'aéroport a été placée sous haute surveillan­ce, avec aucun drapeau israélien hissé pour l'occasion.

Le 15 septembre 2020, Bahreïn a signé, en même temps que les Emirats arabes unis, un accord pour établir des relations officielle­s avec Israël, faisant de ces monarchies du Golfe les premiers pays arabes à reconnaîtr­e l'etat israélien, après l'egypte en 1979 et la Jordanie en 1994.

Les Palestinie­ns ont dénoncé un "coup de poignard dans le dos" et accusé les Emirats et Bahreïn d'avoir trahi le "consensus arabe" faisant du règlement du conflit israélo-palestinie­n la condition sine qua non à la normalisat­ion des relations avec l'etat israélien.

Les accords dits d'abraham ont été promus par la précédente administra­tion américaine de Donald Trump, en échange de diverses concession­s économique­s ou politiques au bénéfice des pays arabes concernés.

Cette campagne diplomatiq­ue a également abouti à des accords similaires avec le Maroc et le Soudan.

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