Les talibans empêchent de force des femmes de manifester
Six jeunes Afghanes ont brièvement tenté hier matin à Kaboul de manifester pour revendiquer leur droit à l'éducation, avant d'en être violemment empêchées par des talibans qui ont tiré en l'air, ont constaté des journalistes.
Trois jeunes femmes voilées et portant des masques médicaux ont déplié devant le lycée pour filles Rabia Balkhi, dans l'est de la capitale afghane, une banderole qui proclamait, en anglais et en dari: "Ne politisez pas l'éducation!".
"Ne brisez pas nos stylos, ne brûlez pas nos livres, ne fermez pas nos écoles", ajoutait la banderole, illustrée d'une photo de jeunes filles voilées dans une salle de classe.
A peine avaient-elles été rejointes par trois autres manifestantes, dont l'une portant une pancarte sur laquelle elle avait écrit "L'éducation est l'identité humaine", qu'une dizaine de talibans en armes sont intervenus.
Ils ont violemment repoussé les jeunes filles vers le portail d'entrée, fermé, du lycée. L'un d'eux s'est emparé de leur banderole qu'il a repliée en boule, alors que les autres s'en prenaient aux journalistes étrangers et tentaient de les empêcher de filmer.
Un taliban a alors tiré en l'air une brève rafale avec son pistoletmitrailleur.
Les manifestantes se sont réfugiées à l'intérieur de l'établissement et les talibans ont fait la chasse aux cameramen et photographes, tentant de s'emparer de leurs caméras. L'un d'eux a donné un coup de crosse à un cameraman étranger.
Ils étaient commandés par un jeune homme sans armes, équipé d'un walkie-talkie, qui s'est présenté comme Mawlawi Nasratullah, chef des Forces spéciales talibanes pour Kaboul et sa région.