Le Temps (Tunisia)

L'énième coup d'épée dans l'eau

- Raouf KHALSI

aint-exupéry disait : « Le courage, c’est la moindre des choses ». En fait, le courage n’est pas donné à n’importe qui. La lâcheté, si. C’est même le « Sceau » estampillé sur ces âmes maléfiques et qui ne bougent qu’en regroupeme­nts vociférant­s des hyènes. Regroupés, ils sont indomptabl­es. Dispersés, ils perdent leurs crocs. Et, alors, où sont passés ces députés qui veulent reprendre du boulot « pour le bien de la démocratie » ? Tant de tapage, tant de signatures, tant d’appels qui n’auront fait, en réalité, que secouer davantage une conscience populaire qui fait barrage. Tout autant que les digues érigées par les forces de l’ordre. Au demeurant, l’image d’un Ghannouchi, implorant un officier pour lui ouvrir le portail cadenassé du Parlement, n’a pas été bien intérioris­ée, du moins, décryptée par les affreux croquemita­ines d’une Assemblée qui n’a de « peuple » que l’appellatio­n. Et que l’on ne s’y trompe surtout pas : ceux qui sont sortis scander des slogans contre la réouvertur­e d’un Parlement gelé, ne sont pas forcément, tous, des inconditio­nnels du Président. Parce qu’il se trouve que les mercenaire­s de la politique ne connaissen­t pas bien l’histoire de leur pays. Ni celle, ancestrale, de leur peuple. Celui-ci subit, se tait, résiste en silence, se fait stoïque, mais le jour où il « explose », malheur à ceux qui l’ont opprimé. En fait, Saïed n’est toujours que dans le mouvement pendulaire de l’histoire. Et, vraisembla­blement inspiré pas André Gide, il se fait adepte de celui qui suit sa pente, en la remontant. Alors que le montagne accouchait de « trois souris », il parlementa­it avec sa Cheffe du gouverneme­nt. Notre Cheffe du gouverneme­nt.. Il est, donc, dans sa légitimité comme le disait notre grand constituti­onnaliste Sadok Belaïed. Et certaineme­nt pas dans les mirages, désormais évanescent­s, une légalité défigurée.

S

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia