Le Temps (Tunisia)

Ils marchent pour lui…

- Samia HARRAR

Il faudrait être aveugle et sourd, pour ne pas comprendre, que les vents ont bien tourné. Et qu’ils ne le seront pas dans le sens « giratoire », tant que tous ceux qui ont applaudi, avec jubilation, le geste fort du Président de la République, un certain 25 juillet à marquer d’une pierre blanche, continuero­nt à croire en lui, qui a eu le courage de trancher. Par deux fois. Pour avoir osé, lorsque d’autres qui se sont contentés d’en faire leur fonds de commerce, sans rien entreprend­re de tangible et de concret pour y donner corps et forme, les auront par trop déçus. La confiance se gagne ou se perd. Et cela tient à un fil. Ce fil-là qui a permis un jour, au parti Ennahdha, de rafler des voix par milliers, a été définitive­ment rompu. Parce que le Tunisien-lambda, qui n’aime pas du tout être berné, et pris pour le « dindon de la farce », ne pardonne jamais à ceux qui l’ont grugé, volontaire­ment, quand le réveil s’est avéré brutal. Comme une secousse sismique qui aurait tout retourné sur son passage. On n’en sort pas indemnes. Et les islamistes savent qu’ils ne pourront pas s’en tirer à si bon compte, et qu’il faudra passer à la caisse. L’étau se resserre sur les ennemis de la République. Qui se démènent dans tous les sens, dans l’espoir de trouver une porte de sortie. Pour montrer « patte blanche » et se fondre dans la nature. Certains pour de bon, c’est-à-dire pour une petite éternité mal-requise, d’autres, le temps de voir venir. Ils auront le temps de voir venir… Le citoyen-lambda qui a souffert tous les martyrs pendant dix-ans, n’est pas prêt à se laisser berner une seconde fois. Et il sait ce qu’il ne veut plus comme il sait ce qu’il veut et attend désormais. C’est bien pourquoi il a décidé de sortir dans la rue, aujourd’hui même, pour soutenir son Président dans toutes ses résolution­s. Un Président qui a montré qu’il savait de quelle manière il fallait opérer, pour débarrasse­r le pays de la vermine Nahdhaoui, il le suivra jusqu’au bout. Sans se lasser. Même s’il n’y pas de « blanc-seing ». Il y a peut-être mieux pour l’heure : la confiance. Et elle pèse gros dans la balance…

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