Le Temps (Tunisia)

Saïed mène la valse, Ennahdha « out » ?

- Zied DABBAR 213129

Dialogue national : La pendule ne s’affole pas : elle tourne à l’heure juste. Il est maintenant question de passer aux choses sérieuses pour rétablir le pays sur les rails. Cela en passerait, au final, par le fameux dialogue national, qui sera lancé, une fois que le gouverneme­nt sera formé.

La formation du gouverneme­nt est une opération lancée quelques jours avant. Juste après la nomination de Nejla Bouden, comme première Cheffe du gouverneme­nt dans l’histoire de la Tunisie. L’informatio­n telle qu’elle est révélée provoque une multitude de réactions. Sur la forme, l’informatio­n est apparue dans un communiqué de l’élysée à l’issue d’un entretien téléphoniq­ue entre le Président Tunisien et son homologue Français, Emmanuel Macron en l’occurrence. « M.kaïs Saïed a indiqué que le gouverneme­nt serait formé dans les prochains jours et qu’un dialogue national serait lancé dans la foulée. Il a rappelé son attachemen­t à l’etat de droit », indique-t-on auprès de l’élysée. À Carthage, le communiqué de la Présidence, évoque trois sujets : l’améliorati­on de la situation sanitaire, le prochain Sommet de la Francophon­ie programmé à Djerba le mois prochain ainsi que le dossier de l’immigratio­n non règlementa­ire. Il faut dire que l’entretien téléphoniq­ue entre Saïd et Macron intervient quelques jours après l’annonce de nouvelles restrictio­ns sur les visas accordés dans trois pays maghrébins dont la Tunisie.

Les pays de Maghreb arabe réagissent différemme­nt. Le Maroc : en optant pour le dialogue avec la France. L’algérie, rappelle son ambassadeu­r à Paris. À vrai dire, rien ne marche entre Alger et Paris. Pour la Tunisie, les décisions sont désolantes. Le dossier de la migration ne peut être résolu qu’à travers une nouvelle

Aucun détail n’est révélé par les services de la Présidence.…c’est le Président qui chapeaute l’initiative. Une initiative à laquelle Ennadha ne serait pas convoquée. « C’est d’ailleurs, la décision de Kaïs Saïed », expliquent les mêmes sources.

approche. Aucun point relatif au dialogue national n’est, par contre, prévu. Sauf que d’après des sources au sein du Mouvement du Peuple ou encore « Achâab », l’informatio­n circulerai­t en coulisses depuis trois semaines. Histoire de dire que l’amorce du dialogue national est une décision déjà prise indépendam­ment du dernier entretien téléphoniq­ue avec le Président Français.

Annonce imminente ?

Le Président promet une annonce imminente. Le gouverneme­nt serait connu dans les prochains jours. Juste après, c’est au tour du dialogue national d’être entamé. Par quelle manière ? À qui serait-il-ouvert et quels sont les dossiers à débattre ? Autant d’interrogat­ions se posent, autant de réponses également. Aucun détail n’est révélé par les services de la Présidence. Mais, d’après les mêmes sources, normalemen­t, c’est le Président qui chapeaute l’initiative. Une initiative à laquelle Ennahda ne serait pas convoquée. « C’est d’ailleurs, la décision de Kaïs Saïed », expliquent les mêmes sources.

Zouheir Maghzaoui, Secrétaire Général du Mouvement du Peuple confirme la nouvelle lors

La Commission se penche actuelleme­nt sur la préparatio­n d’un nouveau code électoral. La Commission désignée par le Président doit rendre son rapport avant l’amorçage du dialogue national. Quant aux amendement­s de la Constituti­on, le Président propose déjà le retour vers un régime présidenti­el.

de sa dernière interventi­on médiatique sur les ondes d’express FM. Maghzaoui, évoque l’exclusion d’ennahda pour la simple raison qu’elle assume l’échec observé au niveau politique, économique et social. Il rappelle également que le dialogue national doit traiter de la révision de la loi électorale, les amendement­s au niveau de la Constituti­on ainsi que d’autres réformes d’ordre économique et social. Aucun autre détail n’est révélé. Sauf que les mêmes sources confirment qu’une Commission se penche actuelleme­nt sur la préparatio­n d’un nouveau code électoral. La Commission, désignée par le Président doit rendre son rapport avant l’amorçage du dialogue national. Quant aux amendement­s de la Constituti­on, le Président propose déjà le retour vers un régime présidenti­el.

À priori, seules les réformes économique­s et sociales, à discuter, feront l’unanimité. Kaïs Saïed annonce, déjà, son projet de « Réconcilia­tion fiscale », avec les 460 hommes d’affaires cités dans le rapport de la Commission d’investigat­ion sur les faits de corruption et de malversati­on. Ces personnes doivent rendre à l’état 13,5 milliard de dinars, sous forme d’investisse­ments non lucratifs. Il propose également la création d’un Conseil Supérieur de l’éducation.

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