«2500 MD en poche en cas de programme avec le FMI d’ici la fin de l’année»
Le Temps : La L.F complémentaire 2021 tarde à voir le jour jusqu’à présent alors que, nous traversons une période de transition très critique. Quelles sont les hypothèses à envisager en urgence?
La loi de finance 2021 a été votée par L’ARP sur la base de quatre hypothèses portant sur : un cours de baril de pétrole de 45 dollars ;un taux de croissance de 4% ;un taux de change dinar tunisien-dollar américain de 2.8 ;etunaccroissement des importations des marchandises de 9.9%. Depuis le vote de la loi de fiance 2021 en décembre dernier, il y avait un accord pour la de 8.6%. Au contraire, nous pouvons aspirer à un très bon point de croissance supplémentaire par rapport à 4% prévue. Cela exigera de réaliser 3% et 2.2% au cours des 3ème et 4ème trimestres. Ceci pourra être réalisable étant donné que des secteurs comme les phosphates et l’énergie (supplément de production des champs Nouara etsidi Marzoug) et à moindre dose le tourisme, ont repris plus au moins leur souffle.
Le taux de change dinar dollar est aujourd’hui à 2.82. En tenant compte de la tendance durant les 9 premiers mois, nous n’enregistrons pas d’écarts notables par rapport aux prévisions.pour ce qui est des et de politiques sectorielles. Je ne crois pas qu’on pouvait faire mieux dans un contexte d’instabilité et de terrains glissants sur tous les plans.
• Qu’en-est-il du trou budgétaire à combler : y-a-t-il des solutions prêtes pour boucler cette année difficile ? La sortie sur le marché financier international est-elle possible dès la formation du Gouvernement Bouden ?
En se référant à l’exécution du budget de l’etat jusqu’à fin juin 2021 et compte tenu du coût supplémentaire de la facture énergétique, un creux de 12800 MD dans le budget de l’etat est à combler durant le second semestre de l’année en cours. Nous savons que les DTS ont pu renflouer la caisse pour l’équivalent de 2000 MD. Pour les 10800 qui restent nous pouvons miser sur les pistes suivantes: - Un point de croissance de plus par rapport à une prévision de 4% sur la base d’un taux de pression fiscale 23% et des revenus non fiscaux supplémentaires procurent 3260 MD.
- La négociation d’un programme avec le FMI d’ici la fin de l’année permet d’obtenir une première tranche de 2500 MD
- Une négociation pour repousser l’échéance du remboursement de la dette bilatérale (d’etat à Etat) qui représente 16% de l’ensemble de la dette ce qui épargnerait 2880 MD.
Quant au Gouvernement Bouden, son rôle primordial sera demettre en oeuvre le plutôt possible les réformes structurelles nécessaires pour donner un signal positif et fort aux partenaires internationaux que nous Tunisiens, avons choisi afin de sauver notre pays et de le mettre sur une nouvelle trajectoire de la rigueur, de la performance et de l’efficacité.
• Quelles sont les priorités économiques du futur Gouvernement Bouden ?
La Tunisie a besoin d’un Gouvernement de sauvetage qui doit d’abord présenter un plan clair visant l’amélioration des services collectifs et l’assainissement des entreprises publiques. L’etat a manqué ces dernières années d’efficacité et d’efficience. Il est inadmissible de continuer à dépenser l’argent public de la même manière. Nous proposons de constituer des équipes taskforce qui se
Le FMI ne se fait pas plaisir de venir en aide à un pays en difficultés voire en catastrophe économique, et c’est nous qui frappons à sa porte.
Si le FMI est devenu de plus en plus ferme envers la Tunisie, c’est par ce que nous étions incapables de supporter les sacrifices nécessaires pour mettre en oeuvre les politiques et les stratégies de réforme. C’est aux Tunisiens de trouver les voies vers la sortie de la crise et de prouver non seulement au FMI mais au monde entier notre génie et notre réalisme. Plusieurs solutions se prêtent à nous mais comment peut-on se réunir autour d’un projet commun : celui de sauver notre pays, c’est la clef qu’il faut chercher.
• Selon les indicateurs économiques actuels et au vu d’une scène politique obsolète, peut-on craindre une autre détérioration de notre note souveraine ?
Les agences de notation suivent bien évidemment la situation en Tunisie et sans scrupule, elles seraient amenées à nous dégrader encore s’il le faut. A mon avis, la situation politique viendra en second lieu. C’est plutôt par rapport à la situation économique que nous serons évalués. Nous n’avons aucun capital à miser sauf celui du sérieux, de l’effort et de la persévérance. Si les Tunisiens montrent une bonne capacité de résilience en rationalisant les dépenses publiques, en relançant l’économie réelle et en assainissant le climat des affaires, nous serons capables de rebondir et de mériter au contraire un upgrade de notation souveraine.