Une stratégie de recrutement repensée
Si depuis quelques saisons, le club a déboursé des sommes considérables sur le marché des transferts avec des résultats parfois incertains, l’arrivée de Radhi Jaidi devrait apporter un changement en douceur de cette approche : la tendance serait de recruter des jeunes à fort potentiel, capables d’apporter une plus-value à l’équipe et vite adhérer aux valeurs de l’espérance. Cette stratégie n’empêcherait toutefois pas le club de chercher des joueurs confirmés sur le marché, mais à condition de correspondre à toutes les cases techniques et financières prédéfinies par le board espérantiste.
La priorité étant aujourd’hui donnée à l’académie du club (qui doit produire les talents de demain) en plus d’un travail de détection qui se ferait en Tunisie et en Afrique, ces joueurs seraient amenés à intégrer l’équipe première en suivant un process scientifique basé sur l’évaluation, le mérite et la performance.
Si au dernier mercato estival la touche de l’ancien Wanderer n’a pas semblé très présente, il faut s’attendre à une plus grande contribution dans les mois à venir : une cellule de recrutement a vu le jour dans ce sens et son travail sera en lien direct avec l’entraineur Sang & Or. Le priorité sera donnée aux joueurs en capacité d’améliorer la qualité de l’équipe et qui collent aux principes de jeu du technicien tunisien.
Travail et discipline : les deux morts d’ordre de Radhi Jaidi depuis sa prise de fonction à l’espérance
Ces structures permettraient à la partie technique du club d’être efficace, de rester à taille humaine et de créer un environnement favorable à la performance et à la progression. Mais à l’espérance, l’objectif a toujours été le présent avec des résultats rapides. En cela, Radhi Jaidi est conscient du poids de sa nouvelle responsabilité et sait qu’aux yeux du public de l’espérance, le jeu et les titres seront le véritable révélateur du Projet.
S’il est encore prématuré d’avoir un avis arrêté sur l’identité de jeu de l’espérance après seulement deux matchs officiels (2 finales de Supercoupe de Tunisie, ndlr), on peut tout de même déduire que Jaidi a à la fois intégré les expérimentations des schémas en 3-4-3, 3-4-2-1, 4-2-2-2 ou encore en 3-5-2. Des systèmes de jeu ambitieux, basés sur le pressing haut, l’intensité (avec ou sans ballon), le contre-pressing à la perte de balle et la capacité de vite se projeter vers l’avant. Le coach du Doyen des clubs tunisiens l’avait déclaré après la Supercoupe remportée face au CSS : il veut aller au bout de ses idées et de sa philosophie en dépit de «l’exception» de la première Supercoupe perdue aux TAB contre L’USMO, où il a dû aligner une défense à 4 suite à une cascade de blessures et des choix limités. L’ancien coach des U23 des Saints a un credo immuable: ce qui lui importe le plus, c’est la discipline de ses joueurs, leur capacité à appliquer les consignes et les principes de jeu, abstraction faite des noms alignés.. Un focus sur l’équipe alignée face au CS Sfaxien nous permet justement de mieux cerner l’approche de Radhi Jaidi : Le onze titulaire compte sept joueurs formés au club (Ben Cherifia, Chabbar,
Ben Hmida, Chammem, Triki, Chaalali et Ben Romdhane) et affiche une moyenne d’âge de 22,4 ans. Le choix d’aligner Chabbar (21 ans), Triki (20 ans) Boah (18 ans) voire Iwala (22 ans) est révélateur de la confiance qu’accorde le technicien Sang & Or aux jeunes, souvent mis de coté ces dernières années.. Tout ceci nous laisse penser que Radhi Jaidi apportera beaucoup de fraicheur à l’espérance mais la capacité des joueurs à s’adapter rapidement aux nouvelles méthodes reste tout de même à vérifier.