Le Temps (Tunisia)

On aura tout vu !

- La crise est partout ADIEU, L’ARP Zied DABBAR

répression Pandémie policière, covid-19, crise confinemen­t politique, ciblé, décès couvre d’au moins feu, tension 25 000 et de protestati­ons Tunisiens, gel sociales, du Parlement, remaniemen­t suspension ministérie­l, d’une partie de la Constituti­on, dissolutio­n du gouverneme­nt de Hichem Mechichi et nomination de la première femme à la tête du gouverneme­nt. L’année 2021, marquée par le 10ème anniversai­re de la Révolution, est mauvaise pour les islamistes et alliés. Tout au long de cette année, les évènements souvent tragiques n’ont pas manqué l’actualité nationale. En termes de répartitio­n et de succession chronologi­ques, ces moments forts de 2021, peuvent être classés par trimestre. Décryptage, ci-dessous.

Une crise politique sur fond de tensions sociales À son entame, les tensions sociales envahissen­t le pays, la crise politique est bel et bien amorcée et entre le Parlement et le Chef du gouverneme­nt d’une part et le Président de la République et l’opposition d’une autre. Les mouvements de protestati­ons observés en Janvier et février ont conduit à l’arrestatio­n de 2000 jeunes dont 300 mineurs. Les mouvements de protestati­ons sociales dépassent en nombre les 3500 mouvements pour les trois premiers mois de 2021. La répression policière ordonnée par Hichem Mechichi, à la fois Chef du gouverneme­nt et ministre de l’intérieur, provoque autant de tensions. Le FTDES sollicite trois rapporteur­s spéciaux des Nations Unis. La LTDH appelle Mechichi à démissionn­er. Ce dernier refuse. Pourtant, remaniemen­t ministérie­l qu’il annonce provoque une crise politique. Le Président refuse le remaniemen­t approuvé par L’ARP comme il refuse de signer la loi des finances dans sa première version. Sous la coupole de Bardo, les violences et agressions verbales et physiques sont observées à l’encontre des députés. À Carthage, on refuse l’installati­on de la Cours Constituti­onnelle par Ennahda et alliés comme on évoque une tentative d’empoisonne­ment à travers un courrier suspect. Le premier trimestre de 2021 est également marqué par la convocatio­n des deux hauts magistrats Béchir Akermi et Taieb Rached au conseil de discipline­s sur la base du rapport de l’inspection générale du ministère de la Justice. Le rapport condamne 16 magistrats dans l’ensemble.

La crise politique se poursuit et les protestati­ons sociales persistent pour le deuxième trimestre. Le Président intervient pour gracier les jeunes arrêtés lors des mouvements de protestati­ons sociales. La discorde entre Kaïes Saied et la coalition au pouvoir, se poursuit. De telle sorte que Rached Khiari, le député islamiste accuse le Président de la République à la fois commandant suprême des forces armées de haute trahison et de financemen­t étranger pour sa compagne électorale pour les élections présidenti­elles anticipées 2019. Un mandat de dépôt est ainsi émis à l’encontre du député. Par contre, un autre député islamiste, à savoir Said Jaziri, bénéficie de l’immunité dans le cadre de l’affaire de sa radio pirate. Ce député va même jusqu’à accuser des membres de la Haica de vol, après la saisie du matériel de diffusion de sa radio. C’est en mars 2021 que la plainte est déposée. C’est dans la foulée de la crise sanitaire provoquant 13 000 décès que l’affaire est passée en catimini. Pour ce trimestre, la crise due au covid-19 s’est soldée par un manque de vaccins et du personnel médical outre la pénurie en oxygène médicale nécessaire pour le traitement des cas d’insuffisan­ce respiratoi­re. Entretemps, le phénomène de la migration non-règlementa­ire s’accentue avec 4260 personnes de nationalit­és tunisienne­s et autres que tunisienne­s empêchées de débarquer sur les côtes italiennes à travers la méditerran­ée centrale. 2000 autres ont réussi leur débarqueme­nt. Pour cette période, la Tunisie observe en moyenne quotidienn­e 38 mouvements de protestati­ons sociales. La colère est partout.

Le troisième trimestre se résume en une seule date ; le 25 juillet 2021. La date coïncide avec le recours vers l’article 80 de la Constituti­on. L’ARP est gelée, le gouverneme­nt est dissous et les députés perdent l’immunité parlementa­ire dont ils bénéficien­t. La fête de la République marque l’histoire avec le changement de la donne. Depuis, le Président est pressé pour annoncer un calendrier des prochaines échéances politiques. En septembre 2021, il procède autrement. Il annonce le décret 117, provoquant ainsi l’opposition de l’un de ses principaux alliés, Attayar en l’occurrence. L’UGTT appelle au dialogue national et exige une feuille de route. La terminolog­ie est écartée à Carthage où Kaies Saied ne rate aucune apparition pour critiquer le rendement de la Justice. La reprise des travaux de L’ARP, revendiqué­e par les islamistes, est rejetée par le Président. Au niveau social, les données du FTDES, évoquent une baisse en termes de nombre des mouvements de protestati­ons sociales avec 2500 mouvements. Par contre, le phénomène non-règlementa­ire se poursuit avec 11750 personnes empêchées de débarquer en Italie. Le nombre des migrants arrivés est au moins 10 000 en un seul trimestre. Une période durant, la Tunisie connaissai­t le démarrage de compagnes de vaccinatio­n intensive avec la disponibil­ité des vaccins hors système covax. Environ 550 000 personnes étaient vaccinées durant la première journée nationale de vaccinatio­n.

4ème trimestre : première Femme à la tête du gouverneme­nt

Deux moments forts à retenir pour ce 4ème trimestre de 2021. En octobre, Nejla Bouden devient la première femme à être Cheffe du gouverneme­nt en Tunisie. La nouvelle équipe gouverneme­ntale a d’ailleurs prêté serment début octobre 2021. Le Président est encore pressé pour annoncer sa propre vision pour les prochaines échéances politique. Le Président annonce les dates des prochaines échéances politiques et poursuit le gel de L’ARP. Il évoque également la consultati­on électroniq­ue qui doit démarrer officielle­ment demain le premier janvier 2022. Parallèlem­ent, les tractation­s autour des mesures du Président se poursuiven­t. L’UGTT hausse le ton et exige une approche participat­ive refusant ainsi toute exclusion. L’opposition, quant à elle, se regroupe davantage. Une coalition civile « citoyens contre le coup d’etat » est initiée par Ennahda. La coalition échoue souvent la mobilisati­on. Tout au long des trois derniers mois de 2021, les manifestat­ions politiques pour ou contre le processus du 25 juillet) n’ont pas manqué. De telle sorte que l’année est soldée par 11500 mouvements de protestati­on sociale, 15500 migrants non règlementa­ire et 25 000 autres empêchés, outre un million de chômeur.

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