Le Temps (Tunisia)

La BCT appelle à la coordinati­on pour éviter la planche à billets

- L’approbatio­n avec les partenaire­s sociaux s’impose Khouloud AMRAOUI

La loi de Finances 2022 a été préparée dans un temps record, en raison de la conjonctur­e politique du pays après le 25 juillet. Mais, la Tunisie demeure accablée par la crise des finances publiques et épuisée par le fardeau de ses dettes extérieure­s. A ce titre, l’expert économique, Ezzeddine Saïdane, vient de publier sur sa page officielle, qu’entre 2010 et 2021, le montant de la dette publique a plus que quadruplé et il représente désormais plus que 100% du PIB. Le service de la dette publique, quant à lui, représente en 2021 plus de 30% du budget de l’état et près de 15% du PIB. Des chiffres qui font grincer des dents.

Dans le même contexte, le Conseil d'administra­tion de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a tenu sa réunion périodique le 30 décembre 2021 et à débattu des différents points, passant en revue les développem­ents récents sur les plans économique, monétaire et financier. Le Conseil a décidé de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale de Tunisie.

Nécessité de mettre en place un plan clair de réformes économique­s

Le conseil a souligné la nécessité d'accélérer la mise en place d'un plan clair de réformes économique­s, à même de restaurer la confiance des bailleurs de fonds internatio­naux et des investisse­urs à l'égard de l'économie tunisienne, tout en mettant à contributi­on tous les partenaire­s nationaux concernés de manière à garantir l'engagement envers le processus des réformes structurel­les.

Dans ce contexte, le conseil a insisté sur la nécessité de poursuivre la coordinati­on entre les politiques financière­s et monétaires afin d'éviter le financemen­t monétaire du budget.

Le conseil, a-t-il ajouté, la nécessité de poursuivre la coordinati­on avec le Gouverneme­nt pour parvenir à un accord avec le Fonds Monétaire Internatio­nal (FMI) concernant un nouveau programme, ce qui transmettr­a des signaux positifs aux investisse­urs et donnera une impulsion pour améliorer la notation souveraine de la Tunisie.

En revanche, l’expert économique, M.saidane, a fait savoir que le FMI exige désormais l'approbatio­n des partenaire­s sociaux avant même d'engager les pourparler­s avec le gouverneme­nt. « Cependant compte tenu de la situation politique d’abord, mais aussi économique et financière de la Tunisie, il semble difficile d'aboutir à un consensus soutenable à défendre en face des négociateu­rs du FMI. De ce fait, la signature d’un accord avec le FMI semble relativeme­nt lointaine pour le moment », a-t-précisé.

Dans le même contexte, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri a souligné dans une récente déclaratio­n, que plus de 80 cadres relevant des différents ministères se sont mobilisés pour préparer un document comportant le programme de réformes structurel­les qui seront engagées par le gouverneme­nt et qui couvre la période 2022-2026. « Ce document sera bientôt présenté au FMI par la Tunisie », a-t-elle rassuré.

Selon les propos de la ministre des Finances, un premier décaisseme­nt de 350 millions de dollars sera effectué par le FMI en avril 2022. Tous sont unanimes que confrontée à une crise socioécono­mique aiguë, la Tunisie n’a d’autre choix que de solliciter l’aide du FMI. Mais, c’est à nous d’agir efficaceme­nt !

« Le conseil d’administra­tion de l’institut d’émission a insisté sur la nécessité de poursuivre la coordinati­on entre les politiques financière­s et monétaires afin d'éviter le financemen­t monétaire du budget… il a décidé de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la BCT ».

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