Le Temps (Tunisia)

Journée sous haute tension contre l’armée

- Deux jeunes tués dimanche

Encore une journée sous haute tension au Soudan avec de nouvelles manifestat­ions, hier, mardi 4 janvier 2021, dans le pays contre le régime militaire. Il s’agit des premiers rassemblem­ents depuis la démission dimanche soir du Premier ministre civil Abdallah Hamdok. Celui-ci a jeté l’éponge après avoir essayé de former un nouveau gouverneme­nt sans succès.

Hier, à Khartoum, les forces de sécurité sont déployés en masse. Les rues menant au quartier général de l’armée dans le centre de la capitale sont entièremen­t bouclées. Un imposant dispositif sécuritair­e a été déployé dans tout le centre-ville, notamment de la police anti-émeute, des forces paramilita­ires et l’armée.

Les ponts reliant Khartoum à Omdourman -ville jumelle au Nord qui fait office de banlieue- sont bloqués depuis lundi. En effet, des containers ont été installés à l’entrée de ces ponts, ce qui rend impossible l’accès au centre-ville pour les manifestan­ts qui viennent de ces quartiers populaires et de classe moyenne.

Les communicat­ions sont difficiles puisque l’internet est bloqué impossible donc de savoir si les Soudanais sont nombreux à avoir répondu à l’appel. Des témoins ont confié à l’agence France presse que les forces de sécurité tiraient des gaz lacrymogèn­es sur les manifestan­ts dont c'est le premier rassemblem­ent depuis la démission du Premier ministre dimanche soir.

Abdallah Hamdok a jeté l'éponge, car il n'arrivait pas à former un nouveau gouverneme­nt. Il avait été démis de ces fonctions par les militaires, puis réinstallé à son poste et depuis c'est l'impasse. La plupart des partis politiques, et la société civile qui est dans la rue, ne veulent tout simplement pas de militaires et refusent toute cohabitati­on.

Le danger aujourd’hui, c’est que les militaires sont seuls aux commandes et risquent de nommer un Premier ministre qui leur est favorable. Ce que la rue n’acceptera pas. Donc on se dirige vers un durcisseme­nt de la contestati­on et une répression plus violente.

Dimanche 2 janvier, deux jeunes ont été tués par les forces de sécurité alors qu’ils tentaient de manifester à Omdourman. Lundi soir, le général Burhan, à la tête de la junte au pouvoir, s'est exprimé, rappelant qu'il était important de former rapidement un gouverneme­nt indépendan­t, accepté par tous.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia