Le Temps (Tunisia)

L’affronteme­nt Trump-biden n’aura pas lieu

-

Un an après l'assaut du Capitole :

L’affronteme­nt à distance avec Joe Biden n’aura pas lieu: l’ancien président Donald Trump a fait volte-face mardi et renonce à donner une conférence de presse aujourd’hui, un an exactement après l’assaut du Capitole par ses partisans.

Dans un communiqué publié mardi, le républicai­n assure qu’il s’exprimera le 15 janvier, dans un meeting en Arizona. Il s’insurge à nouveau contre la «fraude» qui a selon lui, et sans qu’il n’en apporte aucune preuve, entaché la dernière élection présidenti­elle remportée par Joe Biden. «Le crime du siècle!» écrit Donald Trump, que son adversaire démocrate a devancé de sept millions de voix.

L’ex-homme d’affaires n’apporte pas d’explicatio­n claire à l’annulation de la conférence de presse qu’il prévoyait depuis sa luxueuse résidence en Floride (sud-est). Il dit renoncer «à la lumière» de la commission parlementa­ire «biaisée et malhonnête» qui enquête sur son rôle et celui de ses proches dans cette attaque qui a traumatisé l’amérique. Le républicai­n charge également les médias «Fake News», l’une de ces cibles favorites.

Un comporteme­nt sans précédent

L’annonce de cet événement, qui aurait coïncidé avec un moment de recueillem­ent du Congrès américain à Washington, avait été reçue comme une provocatio­n de plus par les critiques de l’ancien président.

Mais la perspectiv­e de cette prise de parole semblait également embarrasse­r le camp républicai­n, sur lequel Donald Trump a pourtant une immense influence. La majorité des sympathisa­nts du parti conservate­ur adhèrent en effet à la thèse du «vol» de la dernière élection présidenti­elle qu’il colporte.

«Le comporteme­nt de Trump n’a sans doute pas de précédent dans l’histoire américaine. Aucun ancien président n’a à ce point tenté de jeter le discrédit sur son successeur et sur le processus démocratiq­ue», estime Carl Tobias, professeur de droit à l’université de Richmond.

Prise de parole de Joe Biden

La volte-face de Donald Trump laisse la voie libre à Joe Biden, qui prendra bien la parole jeudi depuis l’enceinte du Capitole, là même où des milliers de partisans de son adversaire républicai­n ont essayé d’empêcher le Congrès de certifier son élection. «Il va parler du travail qui reste à faire pour assurer et renforcer notre démocratie et nos institutio­ns, pour rejeter la haine et les mensonges que nous avons vus le 6 janvier, pour unir le pays», a dit mardi sa porteparol­e Jen Psaki.

Depuis son élection, Joe Biden semble répugner à s’en prendre frontaleme­nt à «l’autre type» ou «le gars d’avant» – les formulatio­ns employées par le président et par la Maisonblan­che pour ne surtout pas nommer celui que, peut-être, il faudra à nouveau affronter lors de la présidenti­elle de 2024. Officielle­ment, Joe Biden compte se représente­r, et le républicai­n, lui, laisse entendre qu’il y songe.

Pour Lara Brown, professeur­e de sciences politiques à l’université George Washington, «le président et la viceprésid­ente (Kamala) Harris ne peuvent pas aller sur ce terrain» de l’attaque verbale directe «parce qu’ils ne veulent pas donner l’impression d’une «chasse aux sorcières» orchestrée depuis la Maison-blanche, pour reprendre une expression chère à Donald Trump».

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia