Retour sur les 36 heures folles vécues par le Serbe
"Je suis prêt à vivre et respirer le tennis au cours des semaines de compétition à venir. Merci à tous de votre soutien ! Idemooo (Alleeeez, NDLR) 2022", écrit le Serbe. Le message s'accompagne d'une photo de lui à l'aéroport avec un sac de raquettes. Pour tout le monde, c'est alors la fin d'un long suspense. Personne ne le sait encore, mais ce n'est que le début d'un feuilleton improbable aux multiples rebondissements.
La Fédération australienne de tennis, organisatrice de l'open d'australie, confirme qu'une "dérogation médicale" a bien été une tribune au Herald Sun, l'ancien joueur australien Sam Groth devenu consultant pour la télévision estime qu'il s'agit d'un "crachat dans la face de tout habitant de l'etat de Victoria et de tout Australien. Vous voulez dire que vous avez une exemption, mais vous ne voulez pas dire pourquoi ? C'est d'une dégoûtante hypocrisie".
C'est déjà le coeur de l'après-midi à Melbourne et à cet instant, rien ne semble encore devoir empêcher Djokovic de jouer l'open d'australie. Devant le sentiment de colère qui monte, Craig Tiley prend à nouveau la parole pour exhorter Novak Djokovic à dévoiler la raison de son exemption. "Ce serait certainement utile si Novak expliquait les conditions dans lesquelles il a demandé et obtenu une exemption, explique-t-il devant les journalistes. Je l'encourage à parler de cela à la communauté... Nous avons traversé une période très difficile au cours des deux dernières années et j'apprécierais certaines réponses à cela".
La politique s'en mêle. Lors d'une conférence de presse, le Premier ministre australien en personne hausse le ton. Scott Morrison annonce qu'il exigera de Novak Djokovic la preuve que la dérogation médicale dont il a bénéficié était justifiée, faute de quoi le Serbe serait renvoyé "chez lui par le premier avion".
L'avion de Novak Djokovic atterrit à l'aéroport de Melbourne Tullamarine. Sans doute ignore-t-il encore tout de ce qui l'attend.
La presse australienne révèle que le nonuple vainqueur de l'open d'australie est bloqué à l'aéroport. Le quotidien The Age croit savoir qu'il n'aurait pas rempli le bon formulaire pour le type de visa qu'il a demandé. Quelques minutes plus tard, à 13h14 exactement, une source officielle confirme. Il s'agit de Jaala Pulford, ministre de l'etat de Victoria. Elle déclare que le service fédéral des douanes a contacté le gouvernement de l'etat, dont Melbourne est la capitale, et annonce le gouvernement local a refusé d'accéder à cette demande. Dès lors, la situation se bloque et Djokovic ne peut passer la frontière pour quitter l'aéroport.
Il est 3h du matin à Melbourne, dans la nuit de mercredi à jeudi. On apprend par la presse australienne et par l'intermédiaire du père du champion que Novak Djokovic est à l'isolement dans une salle à l'aéroport. La pièce est gardée par deux policiers. Son portable lui a été confisqué et il ne peut entrer en contact avec qui que ce soit.
Alors que le sort du "Djoker" est toujours inconnu, le président serbe Aleksandarvucic s'exprime publiquement dans un communiqué, avec des mots très durs pour l'australie : "En accord avec les standards du droit international, la Serbie se battra pour Novak Djokovic, pour la justice et pour la vérité. Novak est fort, comme tout le monde le sait". Aleksandarvucic va même jusqu'à parler de "mauvais traitement".
La presse australienne annonce que le visa de Novak Djokovic a été annulé. Il lui est ordonné de quitter le territoire australien dans la journée de jeudi. Un quart d'heure plus tard à peine, le gouvernement fédéral confirme par la voix de son ministre de la santé, Greg Hunt. "M.djokovic n'a pas fourni les éléments appropriés pour entrer en Australie. Les ressortissants étrangers qui ne disposent pas d'un visa valide ou dont le visa a été annulé seront placés en détention et expulsés d'australie", expliquent de leur côté les douanes dans un communiqué.