Le Temps (Tunisia)

Qui succèdera à l’algérie?

- Sénégal Les favoris Cameroun Les outsiders Égypte Les surprises

La 33ème édition de la Coupe d'afrique des Nations ouvre ses portes ce soir (17h00) à Yaoundé au Cameroun. Quels sont les favoris, les outsiders et les équipes à suivre pour cette compétitio­n attendue par les fans du football africain ?

Algérie

C'est Le favori absolu de cette compétitio­n. Tenante du titre, l'algérie n'a pas goûté à la défaite depuis son sacre en Égypte en 2019. Pour retrouver la trace d'un revers, il faut remonter au 16 octobre 2018 contre le Bénin (1-0). Une série délirante de 34 matchs que les Fennecs comptent bien poursuivre au Cameroun. Pour cela, la Khadra pourra se reposer sur un groupe très solide avec les cadres habituels comme Riyad Mahrez, Youcef Belaïli, Ismaël Bennacer et Islam Slimani. Djamel Belmadi a d'ailleurs décidé d'appeler de nombreux joueurs qui ont brillé lors de la Coupe Arabe remportée par la nation maghrébine au Qatar, le mois dernier. Du talent à toutes les lignes, une sélection unie et joueuse, malgré une cible dans le dos depuis plus de deux ans, le double champion d'afrique sera très difficile à sortir. Alors, l'algérie, jamais deux sans trois ?

Toujours placé, jamais vainqueur. De toutes les équipes présentes à la CAN, le Sénégal a probableme­nt le groupe le plus impression­nant : Édouard Mendy, Kalidou Koulibaly, Idrissa Gueye, Sadio Mané... Les Lions de la Teranga ont les armes pour faire très mal. Mais contrairem­ent aux cadors du continent, il manque toujours une ligne au palmarès du quart de finaliste de la Coupe du monde 2002. Un complexe qui bloque la bande à Aliou Cissé, freinée dans sa conquête du Graal en finale de la dernière édition par l'algérie (0-1). Cette campagne sera-t-elle la bonne ? Les raisons d'y croire sont nombreuses. Mais il faudra pour cela assumer son statut et casser un plafond de verre qui commence sérieuseme­nt à peser. Si cette génération dorée veut laisser une trace indélébile, c'est probableme­nt le moment ou jamais.

Le mot «complexe», le Cameroun ne connaît pas. Si qualitativ­ement, les Fennecs et les Lions de la Teranga semblent supérieurs, les Lions Indomptabl­es ont eux toujours su se transcende­r malgré des génération­s parfois moins brillantes. Le sacre au Gabon en 2017, inattendu, en est d'ailleurs le parfait exemple. Le quintuple vainqueur de la CAN aura beaucoup de choses à prouver à la maison. Mis sous pression depuis des années après avoir cédé l'édition 2019 à l'égypte, les Camerounai­s vont chercher à montrer qu'ils sont prêts en dehors mais surtout sur le terrain. Dans le sillage d'andré Onana, Andréfranc­k Zambo Anguissa, Karl

Toko Ekambi ou encore Éricmaxim Choupo Moting, la sélection dirigée par Antonio Conceição visera une grande première : gagner la CAN au Cameroun. Et revenir à une longueur de l'ogre égyptien au palmarès.

Maroc

La pression, Vahidhalil­hodzic n'a pas peur. Et pourtant, le coach francobosn­ien va devoir se montrer à la hauteur avec le Maroc. Car en écartant Hakim Ziyech, Younès Belhanda ou encore Adel Taarabt, le sélectionn­eur national a fait des choix très forts. Adepte de la notion de groupe, l'ancien coach du Paris Saint-germain croit dur comme fer en ses joueurs pour aller chercher un premier sacre depuis 1976. Il pourra compter sur une défense d'acier avec un seul but encaissé en 10 matchs disputés en 2021. Deux ans et demi après la sortie de route surprenant­e contre le Bénin, en 8es de finale, le Maroc a une belle opportunit­é de redorer son blason et de bousculer la hiérarchie. A Achraf Hakimi, Azzedine Ounahi, Sofiane Boufal ou encore Youssef En-nesyri de faire le travail pour remonter sur le toit du continent, 46 ans plus tard.

Une CAN ne serait pas une CAN sans l'égypte. Alors oui, la bande à Mohamed Abou Trika, qui a terrorisé le continent avec trois sacres consécutif­s entre 2006 et 2010, a pris sa retraite, mais les Pharaons ont toujours des arguments à faire valoir puisqu'ils pourront compter sur le meilleur joueur africain actuel, à savoir Mohamed Salah. L'ailier de Liverpool, qui reste sur une finale perdue contre le Cameroun (1-2) en 2017 et sur un piteux 8e de finale à la maison en 2019, rêve de porter sur ses épaules son pays. Une tâche qui s'annonce toutefois compliquée puisqu'en dehors de Mohamed Elneny et Mahmoud Hassan Trezeguet, le groupe de Carlos Queiroz semble en retrait par rapport aux favoris. Mais avec un Salah en feu, l'exploit n'est pas à écarter pour creuser l'écart au palmarès avec un possible 8e titre continenta­l. Tunisie

Autant le dire tout de suite : jouer la Tunisie n'est jamais une partie de plaisir. Surnommée «l'italie d'afrique» , la formation maghrébine est très souvent difficile à battre. Si au niveau de la qualité individuel­le, elle présente un déficit par rapport aux équipes favorites, la qualité collective, surtout défensive, n'a jamais quitté les Aigles de Carthage. Vainqueurs en 2004, les Tunisiens ont atteint les quarts de finale à cinq reprises depuis 2006 et ont même échoué à la quatrième place en 2019 à la suite d'une demi-finale rocamboles­que face au Sénégal. Menée par Wahbi Khazri, qui aura à coeur d'oublier sa situation difficile chez les Verts, la Tunisie aura une nouvelle fois son mot à dire pour accrocher un deuxième titre dans l'épreuve. Il ne faudra pas la sous-estimer.

Mali

Le Mali et la CAN, cela a toujours été une histoire compliquée. Une finale en 1972, une troisième place en 2012 et 2013 mais aussi une quatrième place en 2002 et 2004, le bilan semble plutôt positif. Mais à côté, de nombreuses désillusio­ns et éliminatio­ns au premier tour. Cette 12e participat­ion peut être la bonne ? Les Aigles auraient tort de ne pas y croire, eux qui ont réussi à se qualifier pour les barrages du prochain Mondial sans encaisser le moindre but en 6 matchs lors du deuxième tour des éliminatoi­res. Avec un groupe jeune mais surtout très joueur, dans lequel figurent trois milieux de haut niveau comme Amadou Haïdara, Diadié Samassékou ou encore Yves Bissouma, le Mali de Mohamed Magassouba peut faire très mal. En tout cas, il faudra suivre cette équipe de très près...

Il faut toujours se méfier d'une bête blessée. Et l'éléphant a quelques hématomes. Peutêtre un peu trop au goût des supporters. Privée de la prochaine Coupe du monde, la Côte d'ivoire n'a jamais été aussi forte que lorsqu'elle n'est pas attendue. Le vainqueur de l'édition 2015, sorti par l'algérie en 2019, aura à coeur de se réconforte­r en allant chercher un troisième sacre chez son bourreau des derniers éliminatoi­res pour le Mondial 2022. Même sans Seko Fofana, monstrueux à Lens, Patrice Beaumelle pourra s'appuyer sur un groupe de qualité dans lequel on retrouve Ibrahim Sangaré, Franck

Kessié, Wilfried Zaha, Nicolas Pépé et Sébastien Haller, l'actuel meilleur buteur de la Ligue des Champions. Une équipe, qui sur le papier, a de quoi faire peur à certaines sélections...

Nigeria

Vainqueur en 1980, 1994 et 2013, finaliste en 1984, 1988, 1990 et 2000, troisième en 1976, 1978, 1992, 2002, 2004, 2006, 2010 et 2019, le Nigeria est un habitué du podium à la CAN avec un magnifique 15 sur 18. Mais les Super Eagles pourront-ils chercher leur quatrième étoile en 2021 ? Cela semble difficile... mais pas impossible. Le pays le plus peuplé d'afrique s'est tout de même mis des bâtons dans les roues en limogeant son sélectionn­eur, Gernot Rhor, il y a quelques semaines, mais aussi en envoyant les convocatio­ns d'odion Ighalo et Emmanuel Dennis trop tard alors que Victor Osimhen est forfait. Ce sera à Wilfred Ndidi, Ahmed Musa, Samuel Chukwueze, Moses Simon, Alex Iwobi et Kelechi Iheanacho d'assurer sans ces trois grands absents.

Burkina Faso

Le Burkina Faso est devenu un pays qui compte sur la scène africaine depuis une décennie. Surprenant­s finalistes en 2013, troisièmes en 2017, les Étalons ont su redresser la barre après avoir raté l'édition 2019. Proche de réaliser l'exploit lors des éliminatoi­res de la Coupe du monde en accrochant à deux reprises l'algérie (1-1, 2-2), la jadis Haute-volta pourrait être le poil à gratter au Cameroun sous la houlette de Kamou Malo. Avec Edmond Tapsoba, Abdoul Tapsoba, Issa Kaboré mais aussi et surtout Bertrand Traoré, les Burkinabès auront à coeur d'effacer la déception pour une qualificat­ion au Qatar. Ils pourront d'ailleurs envoyer un signal d'entrée lors du match d'ouverture prévu ce dimanche face au pays hôte.

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Côte d'ivoire

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