Le Temps (Tunisia)

Le Donbass pilonné …

Il est encore tôt pour parler de négociatio­ns entre l'ukraine et la Russie

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Le chancelier allemand Olaf Scholz a appelé, hier mercredi 22 juin, à mettre sur pied « un plan Marshall » pour l'ukraine, estimant que la reconstruc­tion du pays coûtera des « milliards » et concernera « plusieurs génération­s ».

« Comme l'europe dévastée par la Seconde guerre mondiale, l'ukraine a aujourd'hui besoin d'un plan Marshall pour sa reconstruc­tion » pour lequel « nous aurons besoin de plusieurs milliards d'euros et de dollars supplément­aires et ce pendant des années », a-t-il déclaré lors d'un discours devant les députés du Bundestag, avant les sommets européens du G7 et de l'otan. Par ailleurs, Olaf Scholz indique que « nous sommes encore loin de négociatio­ns entre l'ukraine et la Russie, parce que Vladimir Poutine croit encore en la possibilit­é de pouvoir dicter la paix ».

Sur le terrain, "L'armée russe pilonne Lyssytchan­sk à coups de canons, de missiles, de bombes aériennes, de lance-roquettes... ils détruisent tout", a affirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, l'épicentre de la confrontat­ion entre armées ukrainienn­e et russe.

"Aussi activement que nous nous battons pour une décision positive de l'union européenne sur la candidatur­e de l'ukraine, nous nous battons quotidienn­ement pour obtenir des fourniture­s d'armes modernes", a dit le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a passé sa journée au téléphone à tenter de rallier des soutiens auprès des Vingtsept.

Un optimisme conforté par les propos du ministre des Affaires européenne­s français Clément Beaune dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de L'UE. Il a fait état d'un "consensus total" qui a émergé au sein des Vingt-sept lors d'une réunion avec ses homologues à Luxembourg, concernant cette requête, qui doit encore être officielle­ment validée jeudi lors d'un sommet.

Pendant ce temps, le ton est monté entre Moscou et un membre de L'UE, la Lituanie, après la mise en applicatio­n par cette ex-république soviétique de sanctions européenne­s liées à l'invasion de l'ukraine.

Qualifiant d'"actes hostiles" les restrictio­ns imposées par les autorités lituanienn­es sur le transit par voie ferrée de marchandis­es frappées par ces sanctions en direction de Kaliningra­d, Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité russe, a déclaré, lors d'une visite dans cette enclave russe sur la Baltique, que "des mesures appropriée­s" seraient "adoptées prochainem­ent" et qu'elles auraient "de sérieuses conséquenc­es négatives pour la population de la Lituanie".

Sur le plan de l'armement, Kiev s'est félicité de l'arrivée de canons automoteur­s allemands Panzerhaub­itze 2000 qui viennent compléter son arsenal.

Dans le Donbass (Est), les Russes "contrôlent" désormais le village de Tochkivka sur la ligne de front, à quelques kilomètres de Severodone­tsk et de la ville voisine de Lyssytchan­sk où les combats font rage, a reconnu le chef du district de Severodone­tsk, Roman Vlasenko.

La région de Lougansk est depuis plusieurs semaines le théâtre de violents combats d'artillerie entre forces russes et ukrainienn­es, est presque entièremen­t contrôlée par les forces de Moscou. Seule la poche de résistance ukrainienn­e autour de Lyssytchan­sk et Severodone­tsk échappe encore au contrôle de l'armée russe.

Une équipe de L'AFP a vu des soldats ukrainiens creuser une tranchée devant servir de poste de tir dans une rue du centre de Lyssytchan­sk et ériger des barricades avec des barbelés et des branches. A Severodone­tsk, "les combats font rage autour de la zone industriel­le" où, d'après les autorités locales, 568 personnes dont 38 enfants - essentiell­ement des employés et leurs familles - sont désormais réfugiées à l'intérieur de l'usine Azot, selon le chef du district de Severodone­tsk, Roman Vlasenko.

Ils refusent d'évacuer, selon M. Gaïdaï, qui a assuré qu'ils reçoivent de la nourriture, de l'eau et quelques médicament­s de base.

Cette usine est emblématiq­ue de cette ville industriel­le qui comptait environ 100.000 habitants avant la guerre. La prise de la ville par Moscou serait une étape importante vers la conquête de l'intégralit­é du Donbass, région essentiell­ement russophone en partie tenue par des séparatist­es prorusses depuis 2014.

A Washington, un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a jugé "effroyable" que Moscou évoque la possibilit­é d'imposer la peine de mort à deux Américains capturés par la Russie en Ukraine, et confirmé qu'un deuxième ressortiss­ant américain avait été tué au combat dans ce pays.

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