Quand les squatteurs font leur loi !
Le commerce informel envahit de plus en plus les trottoirs de nos cités. L'occupation illicite des trottoirs, rues et artères des villes est devenue une norme dans l'aménagement urbain. Commerçants, légaux ou informels, exposent des marchandises sur les trottoirs empêchant les piétons d'accéder à la voie publique.
Les grandes villes continuent de souffrir de cette occupation illégale des trottoirs et des chaussées et par ces pratiques commerciales illicites. A cet égard, il est devenu difficile d'emprunter les boulevards et les grandes places. Les passants sont obligés de «slalomer» souvent entre les marchandises étalées sur les trottoirs. Et comme si cette occupation irresponsable de la chaussée ne suffisait pas, les cafetiers eux aussi ont cru bon de s'installer le long de ces trottoirs. Le squat du patrimoine public tend à prendre des proportions alarmantes avec l'occupation illicite de centaines d'espaces de la voie publique. C'est le cas des trottoirs de Nabeul, Hammamet ou Kélibia qui sont squattés par les commerçants induisant une anarchie indescriptible. Les piétons sont privés de leur trottoir, à telle enseigne qu'ils sont contraints de se rabattre sur la chaussée qu'ils disputent aux automobilistes avec tous les risques que cela engendre quotidiennement pour les uns et les autres.
Cette anarchie consistant a bradé gratuitement les lieux publics conçus pour la circulation des personnes et des véhicules, chacun y est allé de son plein gré, prendre possession de l’espace public qui lui fait face, les propriétaires de cafés publics et de restaurants ont installé sans la moindre hésitation des tables et des chaises en dehors de leurs établissements publics pour avoir un peu plus de clients, les autres commerçants ont également pensé à occuper le peu d’espace en face du magasin en exposant les produits à vendre en dehors sur des étals, et aussi des échelles et des bancs en bas du trottoir pour éviter le stationnement de tout véhicule. Dans ce contexte, les malheureux citoyens ne cessent de se plaindre de ces pratiques causant tant de désagréments, dont l’encombrement, la difficulté de passage d’une rue à l’autre, et le blocage des issues menant aux immeubles d’habitations.
Les piétons sur la chaussée
Combien de fois avons-nous assisté à des scènes de rixe désobligeantes entre les riverains qui empruntent ces passages pris par ces occupants ? Très souvent, ce sont les deux trottoirs d’une même chaussée qui sont squattés par des articles exposés et étalés dès le petit matin. « Il est pratiquement impossible de circuler librement sur un trottoir ! C’est un véritable dilemme , car il faut toute une gymnastique pour se frayer un chemin », déplore un homme âgé , révolté par ces procédés d’appropriation illégaux des lieux publics. Des marchandises de tout genre sont étalées à même la chaussée réduisant, ainsi, sa largeur. Les trottoirs sont occupés par les revendeurs obligeant ainsi les citoyens à marcher sur la chaussée.
A Hammamet, par exemple, l'observateur peut remarquer, aux Avenues Habib Bourguiba et Hédi Ouali devant les boutiques des commerçants, des cageots, des bidons, des caisses en carton, des planches de bois… Des objets placés à même l’asphalte pour faire office de barrières, dans le but d’empêcher tout stationnement de véhicule. Le trottoir est un espace public qui est censé accueillir les piétons, malheureusement les commerçants l'utilisent pour l'exposition de leurs marchandises. Ils croient que leurs étalages sont, à cet endroit, plus captivants. Une certaine prise de conscience a été déclenchée amenant les autorités municipales à accorder à ce phénomène un plus grand intérêt. L’équipe municipale a réagi. Elle voulait mettre de l’ordre dans la cité. « Les marchandises débordent les trottoirs voire la chaussée sans la moindre gêne dans certains quartiers de la ville . on ne se contente plus de grignoter quelques mètres, pire encore : les commerçants squattent la chaussée et y entassent leurs marchandises. Nous ne pouvons plus tolérer l'anarchie qui règne dans ces quartiers et avenues où l'occupation illégale du domaine public a connu une recrudescence particulière», souligne Moez Mrad, le maire de la ville. Et d’ajouter « Nous avons entamé une grande action à l’avenue Hédi Ouali, grande artère commerciale de la ville .L’objectif est de faire libérer les espaces publics occupés illicitement par certains commerçants. L’opération a eu un effet positif puisque plusieurs trottoirs ont été libérés. Les commerçants et les cafés seront amenés à respecter le tracé de la municipalité. Une large campagne de libération de l’espace public a touché 35 points de vente ». Cette campagne, menée tous azimut d’une main de fer par les autorités municipales, est vivement accueillie par l’opinion locale qui suit, avec grand intérêt, cette épreuve menée par le conseil municipal contre l’occupation anarchique du domaine public .Les citoyens s’en réjouissent. Tant mieux.
Velléités de remise en ordre
La municipalité de Nabeul met de son côté les bouchées doubles pour éradiquer très rapidement ce phénomène d’installation anarchique des commerces dans les artères des voies. Le plus tôt sera le mieux car dit-on qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Le plus inquiétant, c’est l’implantation de cafés au-delà des limites autorisées à l’avenue Habib Bourguiba. Les piétons sont les plus lésés : souvent ils sont obligés d’emprunter la route, ce qui les expose à des risque . À en juger par le désordre qui règne sur de nombreuses voies , l’espace public est illégalement et impunément occupé.. Il est de plus en plus difficile de se déplacer, le phénomène ayant pris des allures inquiétantes qui ont dénaturé le paysage urbain.
La solution idéale passe incontestablement par l’application de la réglementation en vigueur pour rendre le sourire à nos rues et à nos places. Mettre fin à l’anarchie est une priorité, il est anormal que la majorité des espaces publics soient squattés, donnant ainsi une image rétrograde de la ville. Des campagnes de sensibilisation et d’information à l’adresse des commerçants, cafetiers pour rectifier la situation et exploiter les trottoirs en se soumettant à la législation sont nécessaires pour faire face à ce fléau qui guette nos villes à la veille de la saison estivale
Combien de fois avons-nous assisté à des scènes de rixe désobligeantes entre les riverains qui empruntent ces passages pris par ces occupants ? Très souvent, ce sont les deux trottoirs d’une même chaussée qui sont squattés par des articles exposés et étalés dès le petit matin. « Il est pratiquement impossible de circuler librement sur un trottoir ! C’est un véritable dilemme, car il faut toute une gymnastique pour se frayer un chemin », déplore un homme âgé, révolté par ces procédés d’appropriation illégaux des lieux publics. Des marchandises de tout genre sont étalées à même la chaussée réduisant, ainsi, sa largeur. Les trottoirs sont occupés par les revendeurs obligeant ainsi les citoyens à marcher sur la chaussée.