Le Temps (Tunisia)

Ecran de fumée entre L’ISIE et les boycotteur­s

-

Qu’entend-on par « modalités légalement admissible­s » ? Cela ouvre une porte à L’ISIE selon certains, afin de procéder à des restrictio­ns pour certaines personnes ou certains partis qui seraient dans le collimateu­r. C’est toujours cette restrictio­n se référant à la loi, par des termes assez vagues qui prête à équivoque. Car l’expression « légalement admissible­s » est moins précise que « légalement interdits ou prohibés ». Pour d’autres, ceux qui ne voient aucune restrictio­n à cette expression, ce qui est légalement admissible est tout ce qui ne constitue pas une atteinte à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychique de quelqu’un et qui n’incite pas au trouble et ne touche pas à la paix publique. Remarquez aussi que, parmi ces termes, il y a également ceux qui sont plus ou moins vagues, ne serait-ce que la notion de paix qui est très étendue.

La campagne référendai­re est liée à la liberté d’expression. Car ceux qui seront admis à y participer, que ce soit parmi les médias ou les particulie­rs, peuvent inciter à répondre par « oui » ou par« non » au référendum. Que ceux qui pensent qu’inciter à répondre par non est un boycott, se détrompent, car le boycott consiste à faire renoncer à participer au référendum. Cela serait-il permis par L’ISIE ? Aucune précision claire làdessus, du moins selon sa décision n°2022-14, du 13 juin 2022 , dans laquelle elle a fixé les conditions et les procédures de participat­ions à la campagne référendai­re.

Dans cette décision elle donne une définition concernant la campagne référendai­re qui « porte sur l’ensemble des activités menées par les parties concernées par la participat­ion à cette campagne durant la période définie par la loi, pour faire connaître le programme relatif au référendum par le biais de différents moyens de propagande et modalités légalement admissible­s, en vue d’inciter les électeurs à voter sur le projet présenté par oui ou non ».

Que signifie : des modalités « légalement admissible­s » ?

Qu’entend-on par « modalités légalement admissible­s » ? Cela ouvre une porte à L’ISIE selon certains, afin de procéder à des restrictio­ns pour certaines personnes ou certains partis qui seraient dans le collimateu­r. C’est toujours cette restrictio­n se référant à la loi, par des termes assez vagues qui prête à équivoque. Car l’expression « légalement admissible­s » est moins précise que « légalement interdits ou prohibés ». Pour d’autres, ceux qui ne voient aucune restrictio­n à cette expression, ce qui est légalement admissible­s est tout ce qui ne constitue pas une atteinte à la dignité ou à l’intégrité physique ou psychique de quelqu’un et qui n’incite pas au trouble et ne touche pas à la paix publique. Remarquez aussi que, parmi ces termes, il y a également ceux qui sont plus ou moins vagues, ne serait-ce que la notion de paix qui est très étendue.

A ce propos, le président de la Haute autorité indépendan­te de la communicat­ion audiovisue­lle (HAICA), Nouri Lajmi, a déclaré que « la loi exige de l’instance la garantie de l’accès aux médias à tous ceux qui participer­ont à la campagne référendai­re sur la nouvelle constituti­on ».

Boycott et boycotteur­s

Nouri Lajmi a précisé que « la question des boycotteur­s de ce référendum et leur accès aux médias n’a pas été encore tranchée ». « L’essentiel est de garantir la liberté d’expression dans les médias », a-t-il précisé » ajoutant que : «aucune partie ne peut imposer aux médias des restrictio­ns concernant l’invitation, dans les plateaux, de personnes qui appellent au boycott du référendum »..

Selon L’ISIE , les parties concernées par la participat­ion à la campagne référendai­re sont les personnes physiques , les partis politiques, les organisati­ons, les associatio­ns et les instances actives dans le domaine public et qui visent à la consécrati­on du principe de citoyennet­é et des valeurs de la démocratie.

Les déclaratio­ns de participat­ion à la campagne référendai­re sont déposées par la partie concernée ou son représenta­nt légal auprès du bureau d’ordre central de L’ISIE. Et parmi les conditions exigées pour la participat­ion à ladite campagne, l’extrait du casier judiciaire avec une date de délivrance ne dépassant pas trois mois. Cette condition est nécessaire afin d’éviter des surprises comme par le passé au sein du Parlement suspendu, où certains députés avaient eu maille à partir avec la justice, mais qui malgré cela, n’étaient pas astreints à faire connaître leurs antécédent­s judiciaire­s pour être candidats.

Chaque partie concernée par la participat­ion à la campagne référendai­re détermine sa position à l’égard du projet de texte soumis au référendum, pour adopter une position favorable ou défavorabl­e. Cependant, l’instance peut retirer le droit de participer à la campagne référendai­re de chaque partie concernée qui au cours de cette campagne « n’aurait pas respecté la position exprimée auprès de l’instance à l’égard du texte de projet soumis au référendum ». Une dispositio­n qui n’est pas claire non plus, car on ne sait pas comment on peut subitement ne pas respecter une position exprimée préalablem­ent auprès de l’instance. A moins clairement énoncé. qu’il s’agisse d’un changement

Egalité des chances ?

radical

En tout état de cause et bien que l’instance affirme s’employer à garantir l’égalité des chances dans la campagne référendai­re, elle peut pour ces raisons retirer les déclaratio­ns à cette campagne, dans les 24 heures précédant son début .

L’accès aux médias doit être donc garanti à tous les participan­ts à la campagne référendai­re. Et là, tous les participan­ts, y compris les partis politiques et les boycotteur­s parmi eux , doivent être mis sur un pied égalité car il y va de la liberté d’expression et la liberté de presse également, les médias devant oeuvrer à assurer cette égalité. Or comme l’a déclaré dernièreme­nt. Soukaina Abdessamad, membre de la HAICA il y a « un flou total » concernant la couverture de la campagne référendai­re pour les journalist­es, « surtout que la campagne anti-référendum a déjà commencé ». Question de liberté d’expression mais d’un Etat d’esprit aussi qui doit changer en bien comme tant de choses devant être en l’occurrence révisées, dont entre autres le code électoral.

Ahmed NEMLAGHI

 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia