Avec une bonne récolte, on s’en sort
L’office des céréales vient de lancer un nouvel appel d’offres pour l’achat de 125 000 tonnes de céréales sur le marché international. Les grains pourront provenir de toutes les origines en dehors de la région de la Mer noire notamment en raison du conflit entre l’ukraine et la Russie.
Depuis Mars et le début de l’invasion Russe en Ukraine, la Tunisie redoute une pénurie de blé. On estime les importations de la Tunisie en blé russe à environ 111 000 tonnes, selon un rapport publié par l’union des banques arabes.
La Tunisie dépend des importations de blé pour plus de 50% de ses besoins. Les expéditions sont attendues entre le 20 juillet et le 15 août prochain dans les différents ports du pays.
Concernant le blé, c’est le troisième appel d’offres lancé depuis mars. Afin d’éviter une pénurie, la Tunisie s’active depuis le début de la crise ukrainienne pour se fournir en importations. En ce moment, les prix des céréales reculent sur les marchés, inquiets de perspectives sombres sur la croissance économique mondiale et pour l'instant plutôt sereins quant aux prévisions de récoltes de l'été. Une baisse de prix que la Tunisie accueille avec enthousiasme. La situation budgétaire s’est améliorée ces derniers mois, avec “une hausse de ressources budgétaires à hauteur de 20% pour passer de 7,7 milliards de dinars à fin mars 2021 à 9,3 milliards de dinars à fin mars 2022” a communiqué le ministère des finances en début juin. Malgré cette progression, la Tunisie a de grosses difficultés à stabiliser ses finances, notamment au vu de l’incapacité (jusque-là) à conclure un nouveau prêt avec le FMI. Une baisse des prix du blé qui vient au bon moment.
Selon les estimations du gouvernement tunisien, la récolte locale de blé dur est en hausse en 2022 et s'élèvera à 1,8 million de tonnes, contre 1,6 million de tonnes en 2021. Le gouvernement indique aussi qu'il souhaite étendre la culture du blé dur à 80 000 hectares. Cette autosuffisance visée serait d’un grand secours pour l’économie tunisienne. En effet, cela permettrait à l’etat d’économiser les achats à l’international mais surtout de ne plus dépendre de la loi du marché et de ses déséquilibres réguliers.