Le Temps (Tunisia)

Alléluia , tout s'est bien passé !

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Le Sommet de la Francophon­ie à Djerba a été, indéniable­ment, une réussite. Ce n’est pas la peine d’avoir le triomphe modeste : il est permis de « pavoiser ». Car ce n’était pas évident, d’emblée, dans une conjonctur­e plus qu’équivoque sur le plan économique, mais pas seulement, de maîtriser l’organisati­on d’un évènement d’une telle envergure, qui nécessitai­t, ne serait-ce que sur le plan sécuritair­e, une logistique d’appoint pour ne laisser aucune faille par où pourrait s’engouffrer le vent par effraction. Il est vrai que le choix de l’île de Djerba, pour la tenue de ce XVIIIE Sommet, a été d’emblée, un choix autrement judicieux. D’abord, parce que rodée à l’exercice, avec le pèlerinage annuel de la « Ghriba », l’institutio­n sécuritair­e, tous corps confondus, connaissai­t son « affaire » sur le bout des doigts. Et avait la capacité, par conséquent, de mener avec doigté, cette opération de « protection rapprochée » s’il en est, sans avoir besoin d’instaurer sur l’île, une ambiance de « guérilla » qui aurait été de nature à effrayer nos visiteurs. Qu’ils soient de « haut rang », à l’instar des chefs d’états et de Gouverneme­nts, accompagné­s de leurs délégation­s, qui s’étaient déplacés pour l’occasion, ou qu’ils fassent partie de nos amis étrangers qui ont déferlé sur la douce île de Djerba dans la même période, et qui n’ont, sans doute pas eu à le regretter, loin s’en faut ! Ensuite, parce qu’il y a eu, en amont du Sommet officiel, l’ouverture du « Village Tunisien de la Francophon­ie », qui a été la cerise sur le gâteau de cet évènement, puisque s’y sont confrontés, en des rencontres toujours heureuses, et cela pendant dix jours, des cultures et des arts, issus de moult pays ayant comme dénominate­ur commun, la langue française en partage, instaurant à Djerba, une ambiance chaleureus­e et festive, qui aura donné prétexte à la découverte d’une autre forme de tourisme qui échappe aux clichés habituels : soleil, mer etc, pour emprunter des raccourcis, et des chemins de traverse culturels, pour la découverte d’un patrimoine matériel et immatériel, d’une richesse inouïe, qui vaut la peine que l’on vienne de très loin, pour en savourer toutes les facettes, et en revenir, par conséquent, plus intelligen­t qu’à l’aller. Encore une fois, Djerba vaut plus qu’une « messe », et cela vaut déjà par le fait, que celui qui aura eu la chance de fouler son « sol » du pied, aura la curiosité de pousser plus loin son aventure, en découvrant, à chaque fois un peu plus, un pays, la Tunisie, qui, au plus fort de ses hésitation­s, doutes ou incertitud­es, sait montrer qu’il est à même : pour peu qu’on lui fasse confiance, de vous étonner, en vous démontrant, preuve à l’appui, qu’il savait être plus que résilient ; et qu’il pouvait « assurer »…

Samia HARRAR

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