Metaverse et industries créatives
C'est avec un morceau musical de Djerba, terre d'accueil des assises du Sommet de la Francophonie ouvert samedi 19 novembre 2022 en présence de plus de 33 chefs d'etat et de gouvernement de pays membres de l'organisation internationale de la Francophonie et de plus de 80 délégations et de représentants d'organisations régionales et internationales, que le spectacle d'ouverture solennelle a été donné samedi soir au théâtre de plein air de l'ile. Le concert s'est déroulé en présence du Président de la République Kais Saied et son épouse, de la Cheffe du gouvernement Najla Bouden, de la Secrétaire générale de L'OIF Louise Mushikiwabo, de membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique et de plusieurs personnalités et membres des délégations participantes. Après un bouquet folklorique de l'emblématique groupe de musique locale « Sta Djemaa », choisi par le directeur artistique et porteur de ce concert Amine Bouhafa, les musiciens de l'orchestre symphonique tunisien (OST) sous la houlette de Mohamed Bouslama, montent en crescendo créant un tuilage entre les sonorités où les instruments dans toute leur diversité se sont fait gracieusement entendre avant que le musicien Levon Minassian (Arménie) commence par un morceau au Duduk accompagné dans le chant de la voix envoûtante de Lena
Chamayan dans un morceau qui symbolise le passage de relais de l'arménie, où s'est tenu le dernier sommet de la francophonie à la Tunisie en 2022.
De ce passage se lancent au fur et à mesure de la soirée, les couleurs d'une scène bien métissé, par le biais d'un concert ayant bercé l'ouie par l'harmonie entre sonorités, rythmes et mélodies, portés en solo, duo ou trio par des voix montantes, réputées et adulées venues d'ici et d'ailleurs pour se départager la scène le temps d'une heure dans un message de partage, de vivre-ensemble et de fusion, grâce à un mélange de cultures, de musiques et de styles autour d'airs qui rappellent Cheikh El Efrit, ou encore Edith Piaf.
Autour de la magnificence du chant comme un « désir d'horizon » ou « Justice » ce sont relayés la voix keffoise Aya Daghouj, le jeune chanteur Mohamed Ali Chbil, le musicien Hsin Ben Miloud au nay (Flute) ainsi que Skander Ben Abid à la clarinette. Mais aussi, la chanteuse syro-arménienne, Lina Chamamyan, la célèbre interprète béninoise et française, Angélique Kidjo, sans oublier l'un des meilleurs accordéonistes de sa génération, le français Lionel Suarez..
A l'unisson, ils ont offert un florilège musical bien coloré de chansons locales, de sonorités orientales et des rythmes latino-orientaux, prenant la forme d'une valse multiculturelle dans une grande fresque orchestrale au grand complet avant de terminer en apothéose avec Angélique Kidjo dans les notes joyeuse d'« Afrika pour rendre hommage à ce continent berceau de l'humanité et pour célébrer notre vivre-ensemble » a –t-elle lancé.
Sous les ovations, le spectacle qui s'est voulu une ode à l'ile de Djerba, à la Tunisie dans sa diversité et un symbole d'ouverture sur l'autre, vient de marquer une fois encore la distinction d'amine Bouhafa qui vient de laisser une trace singulière dans les annales du Sommet de Djerba 2022, avec un concert aux couleurs d'un véritable patchwork où les univers musicaux se sont sont bel et bien rassemblés dans leur différence, et ce, dans l'esprit du 18ème Sommet de la Francophonie « Connectivité dans la diversité ».
Le président de l'association France Immersive, Nicolas Dupain a proposé la création de « Francophonie en VR », une sorte d'espace fédérateur pour restructurer l'écosystème immersif francophone qui, a-t-il dit, est « un formidable levier de prospérité et de communauté ».
Intervenant dans le cadre de la conférence sur « le Métaverse et Industries Créatives Culturelles à l'heure de la francophonie numérique », il a appelé les structures publiques et privées francophones à réfléchir ensemble à cette proposition afin de poursuivre l'échange autour des multiples opportunités qu'offre réellement l'espace virtuel qui devra développer de vrais contenus. Il a, dans ce sens, estimé que le Métaverse, bien que récent, constitue un outil qui peut être extrêmement puissant pour préparer des activités, engager des réunions, découvrir des métiers mais aussi pour communiquer ou collaborer en ayant un réel sentiment de présence les uns avec les autres., et ce, tout en conservant un ancrage très fort dans nos réalités physiques car l'idée est de disposer d'un nouveau véhicule émotionnel et cognitif pour améliorer cette communion et ce faire-ensemble dans la durée.
Cette idée « Francophonie en VR » peut servir de référence francophone de l'immersive à partir de ce débat en lui même vers une très grande base de connaissances avec toutes les informations techniques, pédagogiques, de veille, d'évaluation des matériels, des expériences, de connaissances, etc. Cela va permettre à l'ensemble de la communauté francophone qui s'intéresse à l'immersive de trouver dans un seul endroit l'information dont elle a besoin pour pouvoir se saisir de ce sujet dans les meilleures conditions possibles.
Il s'agit en fait de dessiner l'avenir de cet univers virtuel francophone qui donnera corps et continuité à ce débat dans l'objectif de réussir à capitaliser ces volontés collectives pour construire ce nouveau rapport au monde que permet dans la durée cette technologie.
Par ailleurs, l'idée de créer "un espace numérique francophone afin de mettre en valeur les artistes, les créateurs, les talents et les startups technologiques, pour promouvoir nos cultures, nos histoires, notre diversité" a été partagée par plusieurs panélistes.
Géraldine Bueken présidente du programme bruxellois XR4 Heritage (programme de valorisation du patrimoine reposant sur l'utilisation phygitale des technologies émergentes) a estimé que le Métaverse offre en fait une sorte de monde complet où se crée une arène de réseaux de personnages autour d'écritures collaboratives qui peut être nourrie par le public autour d'un grand potentiel créatif. A son avis, le patrimoine mondial de l'humanité dont plusieurs sites sont menacés ou en péril, peut être un point de départ. De ce point de vue, un concours des "avatars du patrimoine francophones" peut constituer un point de départ pour voir les héros invisibles et méconnus de notre histoire collective qui va permettre à chacun de découvrir un monde historique selon un angle nouveau et qui n'est pas disponible ni dans les livres d'histoire ni dans les musées. L'idée majeure est de détecter de nouveaux talents et de nouvelles narrations en vue de développer et promouvoir des expériences culturelles en phase avec les usages sociaux et les attentes des nouvelles générations.
Autour de la conviction du rôle de la Francophonie numérique dans la création d'un écosystème du Métaverse notamment du point de vue - sociétal, culturel, économique, technologique etc- , plusieurs autres projets francophones, dans des secteurs variés, ont été présentés afin de se tenir au courant des opportunités et innovations, et mettre en valeur les premières expérimentations, plateformes immersives que ce soit en Tunisie ou dans l'espace francophone.
Ces idées et projets ont été présentés lors de la conférence « Metaverse et Industries Créatives Culturelles à l'heure de la francophonie numérique", organisée par le ministère des Affaires Culturelles à travers le TICDCE en collaboration avec le Groupement Patronal Francophone, la FIPA, la Conect, l'institut Français de Tunisie Wallonie Bruxelles de Tunisie et le Digiart Living Lab, en présence de plusieurs acteurs créateurs experts de la communauté francophone. Les débats ont porté sur le enjeux, opportunités et éventuellement les risques de cette révolution numérique et ce, autour de trois panels axés sur le monde du METAVERSE qui, bien que les définitions sont multiples jusqu'à aujourd'ui, il est décrit comme le successeur d'internet permettant de vivre des expériences plus immersives, dans lequel le temps s'écoule, où tout le monde est connecté, pour travailler, sortir, consommer, étudier, retrouver des proches...