Au révélateur !
C’est parti pour l’aventure mondialiste, la sixième du genre, de la sélection nationale. L’entrée en scène de l’équipe de Tunis se fera cet après-midi à partir de 14h00 contre le Danemark sur l’impeccable pelouse du splendide l’education City Stadium qui sera paré aux couleurs nationales puisque l’on s’attend à ce qu›ils soient plus de trente mille spectateurs tunisiens, constitués pour la plupart des membres de notre colonie au Qatar, en plus de nos nombreux compatriotes qui ont fait le déplacement à Doha spécialement à cette occasion. Ce soutien populaire, qui sera certes précieux pour les Montacer Talbi et consorts, mais point suffisant. La preuve, la décevante sortie de l’équipe qatarie en match d’ouverture contre l’equateur, en dépit du soutien de pas moins de 67 mille spectateurs. Pour que la Tunisie puisse sortir de sa confrontation contre les Danois avec un résultat positif, sous forme d›une victoire ou, dans le pire des cas, avec le partage des points, il lui faudra d’abord et surtout négocier le match avec une inébranlable force mentale, doublée d’une concentration sans faille, Il ne faut surtout pas que les nôtres soient intimidés par la carte de visite de leurs adversaires et cèdent ainsi à l’affolement avec toutes les conséquences que l’on imagine, comme ce fut le cas contre le Brésil. Certes, on comprend que la pression ne manquera pas de peser lourd sur les épaules de nos joueurs. Une pression qui sera à la mesure de l’importance d’un match de Coupe du monde devant, de surcroît, déterminer en grande partie la suite de leur parcours dans ce premier tour dans un groupe des plus compliqués où ils ont pour compagnie le champion du monde en titre, la France, le vice-champion d’europe, le Danemark, et une énigmatique équipe australienne, laquelle forte de ses arguments tactiques et physiques, ne compte pas jouer le rôle de comparse.
Lucidité, application et self contrôle seront les principaux mots d’ordre pour la réussite de ce match inaugural au cours duquel l’équipe de Tunisie doit penser uniquement à bien jouer au football, à poser son jeu, avec la conviction que sur un match tout demeure possible, même devant un adversaire qui lui est intrinsèquement supérieur.
Rigueur et force mentale
En effet, l’équipe danoise renferme dans ses rangs des joueurs qui jouent au plus haut niveau, dans des clubs européens de premier rang. A l’instar du gardien de but du Hertha Berlin, Oliver Christensen, du défenseur central du FC Barcelone, Andreas Christensen, de celui de L’AC Milan, Simon Kjaer, du défenseur central de Crystal Palace, Joachim Frederiksberg, le milieu de terrain du FC Séville, Thomas Delaney, et du milieu offensif de l’eintracht Francfort Jesper Lindstrom pour ne citer que ceux-là. Comme la Tunisie, les « Dynamites danoises » en seront également à leur sixième Coupe du Monde après les éditions 1986, 1998, 2002, 2010 et 2018, et après avoir réussi un parcours presque parfait lors des qualifications européennes pour Qatar-2022 avec 9 victoires contre une seule défaite encaissée lors de l’ultime journée face à l’ecosse (0-2).
Sa meilleure performance mondialiste remonte à l’édition 1998 en atteignant les quarts de finale, où elle fut battue par le Brésil. Sinon, les Danois ont atteint les huitièmes de finale à trois reprises : en 1986, en 2002 et en 2018.
Dans son parcours européen, le pays nordique compte notamment une coupe d’europe en 1992 remportée par les coéquipiers de Mickael Laundrup, alors qu’il a atteint les demi-finales à deux reprises, lors des éditions 1984 et 2021. Sans oublier une coupe des confédérations remportée en 1995 en Arabie Saoudite. Le Danemark possède actuellement l’une des meilleures défenses d’europe, avec seulement trois buts encaissés tout comme la France et l’angleterre.
Trente ans après son premier sacre international, en l’occurrence le championnat d’europe en 1992, le Danemark caresse le rêve de soulever un deuxième trophée mondial et inscrire son nom en lettres d’or parmi les vainqueurs de la Coupe du Monde.
Conduits par le sélectionneur Kasper Hjulmand (50 ans) depuis 2020, les Danois ont impressionné par leur force mentale lors de l’euro 2021 marqué pas le malaise cardiaque en plein match de Christian Eriksen. Les coéquipiers de Simon Kjaer ont également séduit par leur rigueur et leur jeu offensif grâce notamment aux qualités techniques du joueur le plus capé Christian Eriksen (117 matches, 39 buts), et de ses coéquipiers Martin Braithwaite, Kasper Dolberg, Andreas Cornelius ou encore la révélation du dernier Euro, Mikkel Damsgaard.
Esprit du groupe et jeu collectif
Mais, l’équipe tunisienne pourrait compenser son infériorité sur le plan individuel par un jeu collectif de bonne facture et une discipline tactique sans faille à tous les niveaux du jeu. D’ailleurs, lors du point de presse tenu hier en début de matinée par Jalel Kadri, il a insisté sur l’esprit de groupe qui anime ses joueurs, soulignant leur ferme détermination à se surpasser pour défendre honorablement les couleurs nationales et procurer au public tunisien des moments de bonheur dont il a fortement besoin. Il va sans dire que, lors de ce point de presse, le sélectionneur national s’est retenu d’aborder le volet tactique.
Mais, d’après le match contre l’iran et les schémas mis en application à l’entraînement, il est quasiment acquis que l’équipe de Tunisie va opter pour la formule de trois défenseurs dans l’axe et évoluer en 3-5-2, en érigeant deux rideaux défensifs. Le premier au milieu du terrain et le deuxième aux alentours de la zone de la surface de réparation.
Tout en se défendant en masse, l’équipe tunisienne devra bien veiller à la couverture sur les flancs et faire attention aux longues passes, en profondeur, de l’adversaire dont on sait qu’il ne fait pas trop circuler la balle mais confectionne, plutôt, un jeu direct propre aux pays anglo-saxons et scandinaves. Mais ce serait suicidaire de subir continuellement la domination de l’adversaire. En effet, la Tunisie devrait tenter sa chance franchement et avec grande conviction à chaque fois que l’occasion lui sera donnée de le faire. Aussi, une fois en possession de la balle, elle doit poser son jeu et réussir à la fois la transition et l’animation offensive. Ce faisant, elle doit éviter au maximum les déchets dans son jeu, notamment les passes à l’adversaire qui pourraient coûter cher. En effet, contre une équipe de l’envergure du Danemark, la moindre erreur se paye cash. En attaque, le onze national devra faire preuve d’un réalisme de bon aloi en tirant profit des occasions qui se présenteront à lui. Surtout que celles-ci risquent de ne pas être nombreuses devant l›armada danoise. Pour terminer, souhaitons pleine réussite à nos représentants et qu›ils sachent qu›à coeur vaillant rien n›est impossible.