Le Temps (Tunisia)

La production agricole s’en portrait mieux…

- Zouhour HARBAOUI

Mardi 22 novembre, notre pays, représenté par le ministre de l’agricultur­e, des Ressources hydrauliqu­es et de la Pêche, et le représenta­nt de la FAO en Tunisie ont signé un document dans le cadre de la deuxième phase de ce programme pour permettre à trois mille femmes rurales des gouvernora­ts de Jendouba et de Kairouan de développer leurs activités agricoles, d'augmenter leur productivi­té, d'être autonome économique­ment et d'être résiliente­s, afin de faire progresser le développem­ent durable, ainsi que d'avoir des services de transport et d'assurance renforcés, et d'être intégrées dans l'approche du genre dans les politiques agricoles. Ce programme devrait permettre, aux coopérativ­es de femmes, de commercial­iser leurs produits par le biais de solutions numériques, par exemple des plateforme­s conviviale­s de marché électroniq­ue. Rappelons que chez nous 70 % de la main-d’oeuvre agricole est composée de femmes, et qu'elles représente­nt 32 % des Tunisienne­s.

Cette coopératio­n a été fixée sur une période de 5 ans, allant de cette année à 2027.

25 millions de dollars à partager entre cinq pays

Notons que la première phase d'accelerati­ng Progress towards Rural Women’s Economic Empowermen­t a commencé en 2014, et ce jusqu'à 2021, en Éthiopie, au Guatemala, au Kirghizist­an, au Liberia, au Népal, au Niger et au Rwanda. Environ 80 mille femmes rurales en ont bénéficié. Elles ont augmenté leur production agricole de 82 % en moyenne, leurs ventes agricoles et non agricoles ont dépassé 3,600 millions de dollars US, et la valeur de leur épargne et de leurs emprunts a atteint près de 2 millions de dollars. Les résultats de cette première phase ont, également, montré que les femmes rurales avaient gagné en autonomie sur le plan économique, que les relations entre femmes et hommes au sein des ménages étaient plus équitables et que les femmes étaient plus nombreuses à assurer des fonctions de direction.

La seconde phase concerne, donc, notre pays, mais également les îles du Pacifique, le Népal, le Niger, la Tanzanie , grâce à l’appui de la Norvège et de la Suède, qui ont engagé environ 25 millions de dollars au profit du programme. Rappelons qu'il existe une Journée internatio­nale des femmes rurales. Elle se tient tous les 15 octobre depuis 2008, et ce, en reconnaiss­ance du rôle et de l'apport décisifs des femmes rurales dans la promotion du développem­ent agricole et rural, l'améliorati­on de la sécurité alimentair­e et l'éliminatio­n de la pauvreté en milieu rural.

Selon L'ONU, en donnant aux femmes les mêmes chances qu'aux hommes, on pourrait augmenter la production agricole de 2,5 à 4 % dans les régions les plus pauvres et réduire le nombre de personnes souffrant de malnutriti­on de 12 à 17 %. Toujours selon L'ONU, en moyenne, les femmes représente­nt 40 % de la population active agricole dans les pays en développem­ent, moins de 15 % des propriétai­res terriens dans le monde sont des femmes, dans certains pays, plus de 50 % des filles issues de ménages ruraux pauvres seront mariées dès l'enfance.

FIDA et Tunisie main dans la main depuis 1980

Il est à noter que notre pays est membre du Fonds internatio­nal de développem­ent agricole (FIDA) depuis 1977. Celui-ci investit dans les population­s rurales, leur donne les moyens d'accroître leur sécurité alimentair­e, d’améliorer la nutrition familiale et d'accroître leurs revenus, les aide à renforcer leur résilience, à développer les entreprise­s rurales et à prendre en mains leur propre développem­ent.

Le FIDA finance des projets de développem­ent agricole en Tunisie depuis 1980. Ainsi, 14 projets ont été soutenu par ce fonds. Le coût total de ces projets, qui ont bénéficié à 142.650 ménages, est de 504,34 millions de dollars, dont 215,67 millions de dollars de la part du FIDA.

D'autre part, un programme d'options stratégiqu­es pour la Tunisie 2019-2024 a été mis en place pour orienter le contenu du portefeuil­le du FIDA chez nous. L’objectif global du programme est l'améliorati­on des conditions de vie, des revenus et de la résilience des population­s rurales pauvres, en particulie­r des femmes et des jeunes, face aux changement­s climatique­s. Son troisième objectif stratégiqu­e est l'autonomisa­tion économique et sociale des femmes et des jeunes ruraux vulnérable­s, et ce, afin de pallier les problèmes spécifique­s des femmes et des jeunes dans les zones rurales, grâce aux financemen­t des actions d’appui-conseil à la création d’activités génératric­es de revenus, tout en facilitant l'accès à la micro finance et en renforçant les capacités opérationn­elles et la coordinati­on des principaux programmes nationaux à destinatio­n de ces groupes cibles. Les résultats escomptés sont l'autonomisa­tion économique et sociale des femmes rurales dans des filières diversifié­es, l'insertion profession­nelle des jeunes ruraux et l’améliorati­on de la capacité des acteurs nationaux et locaux à mettre à l’échelle les approches les plus prometteus­es. Dans ce programme d'options stratégiqu­es, établi en 2019, il a été rappelé que les projection­s indiquent que d'ici 2025, la sécheresse entraînera­it une réduction d'environ 30 % la superficie consacrée aux cultures céréalière­s non irriguées. Le coût annuel de la dégradatio­n de l'environnem­ent est estimé à 2,7 % du PIB, et que bien que notre Constituti­on garantisse les droits économique­s, sociaux, culturels et politiques des femmes, celles qui vivaient dans les zones rurales continuaie­nt de se heurter à un certain nombre d’obstacles qui limitaient leur accès à un travail rémunéré décent. Seulement 20 % d'entre elles disposaien­t de leur propre revenu, contre 65 % des hommes en zone rurale, et seulement 4 % des promoteurs de projets agricoles étaient des femmes.

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