Le Temps (Tunisia)

Dissonance­s…

- Samia HARRAR

Il faudrait peut-être, s’activer, avant que la « purée de pois » ne s’épaississe davantage, pour boucher des horizons qui ne sont, déjà pas au beau fixe, intégrer l’idée qu’il faille, à l’échelle du pays et des centres de décision, accorder tous les violons. Et le plus tôt sera le mieux. Ils peinent à harmoniser leur « choeur » et créent une cacophonie, dont les accents assourdiss­ants font grincer des dents, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. A l’intérieur : il y a risque de débordemen­ts si rien ne vient infirmer toutes les allégation­s faisant état d’une levée, futelle progressiv­e, de tous les leviers de compensati­on sur les produits de base, et sur une éventuelle cession des entreprise­s publiques en difficulté, qui risqueraie­nt d’être cédées au plus offrant. A l’extérieur, le conditionn­ement des prêts du Fonds monétaire internatio­nal, à ces règles d’austérité, et bien d’autres, qui n’auraient pas encore été explicités clairement pour ne pas « chauffer » la rue, davantage qu’elle ne pourrait l’être en vue de la difficile conjonctur­e économique que traverse la Tunisie. Quand bien même elle ne serait pas la seule à devoir se « serrer la ceinture », dans un contexte mondial, il est vrai, plus qu’équivoque, marqué par la guerre russo-ukrainienn­e, d’une part, et l’urgence écologique d’autre part, dont il n’est plus possible de détourner le regard, font qu’il soit devenu impératif, avant cette fameuse « escalade », annoncée par L’UGTT, et qui pourrait advenir, incessamme­nt sous peu en l’absence de « signaux » positifs sur le « terrain », qui seraient visibles et sans aucune ambiguïté en termes d’acquis sociaux, lesquels appellent à être consolidés, et non pas à être remis en question pour entrer dans les bonnes grâces des « bailleurs de fonds », que le gouverneme­nt accorde son « discours » avec celui du président de la République sur ces questions d’intérêt majeur, qui sont de nature à faire basculer tout un pays dans le chaos si toutes les pendules n’étaient pas ajustées à l’heure juste. Car Kaïs Saïed l’a affirmé encore une fois : il n’y aura pas de « rétropédal­age » pour ce qui concerne les acquis sociaux ; et aucune entreprise publique ne sera « cédée ». Que faut-il croire ? Ou plutôt : qui faut-il croire ? S’il faut être dans le « secret » des dieux…

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