Il faut sauver Snipe La Presse…
C’est triste d’apprendre, qu’à quelques jours de son 87ème anniversaire, le 12 mars 2023, Snipe- La Presse risque de disparaître. Purement et simplement. Comme si ce journal, qui a accompagné tous les mouvements de l’indépendance du pays, et toutes ses mutations, n’avait, en fait, jamais existé.
Fondé en 1936 par Henri Smadja, qui voulait, par son intermédiaire, donner la parole à ses compatriotes, en devenant la voix des Tunisiens, pour contrer celle des colons, et ayant résisté, par la suite, au grès des changements des régimes successifs, contre vents et marées, à toujours s’imposer dans le paysage médiatique, en tant que journal francophone, rigoureux et de grande qualité, jusqu’à la révolution de 2011, où il a pu recouvrir son indépendance, et veiller, même si ce ne fut pas toujours évident, à ne pas tomber sous la tutelle d’autres assujettissements, quand bien même il aurait, dans la foulée de ce changement, été sujet à d’autres formes de pression, dans l’objectif de le mettre sous « coupe réglée », en l’étranglant financièrement, notamment sous le gouvernement de Jebali, le journal La Presse, suite aux atermoiements, et aux tergiversations du gouvernement, et en dépit des promesses réitérés du président de la République, de lui venir en aide et de le soutenir, pour parer aux énormes difficultés auxquelles il a dû faire face, dans la foulée de la Pandémie du Covid, rattrapée par la suite, par la guerre Russoukrainienne, est sur le point de s’arrêter. Définitivement. Nos collègues, qui n’ont toujours pas perçu leurs salaires, et sont également privés, depuis des moins, de leurs primes, et de toutes leurs couvertures sociales, sont aujourd’hui désemparés. Et désespèrent de l’avenir, dans un pays, pour qui, il sera effectivement possible demain, qu’un journal, qui a 87 ans d’âge, et qui a été témoin de tous les soubresauts du siècle, et a participé à l’histoire de la libération nationale de la Tunisie, en portant la voix de son peuple, puisse, ne plus apparaître, comme si cela ne faisait pas plus d’effet qu’un « caillou » dans l’eau. Ce n’est pas possible, et c’est inacceptable. Et nous ne pouvons, qu’être solidaires, de nos collègues, qui vivent aujourd’hui, le désespoir au coeur. Non, nous ne sommes pas seulement solidaires : nous sommes en colère. Très en colère.