Le Temps (Tunisia)

La BCT joue la prudence

- Yosr GUERFEL AKKARI

Le volume global de refinancem­ent est passé de 9890,9 MDT le 7 mars 2022 à 14443,2 MDT le 7 mars courant. Un indicateur qui reflète la pression qui pèse sur la liquidité bancaire. D’où la note publiée mardi par la banque des banques fixant les conditions de distributi­on des dividendes, par les banques et les établissem­ents financiers au titre de l’exercice 2022. Ainsi, la distributi­on de dividendes s’effectuera «dans la limite de 35% du bénéfice de l’exercice 2022, pour les banques et les établissem­ents financiers présentant des ratios de solvabilit­é et Tier 1 (partie stable des fonds propres des banques) arrêtés à fin 2022, après déduction des dividendes à verser, dépassent les niveaux minimums réglementa­ires de 2,5%, au moins «, d’après cette note. La BCT a précisé, aussi, que la distributi­on de dividendes se fera sans limite et après son accord préalable, « pour les banques et les établissem­ents financiers présentant des ratios de solvabilit­é et Tier 1 arrêtés à fin 2022, après déduction des dividendes à verser, dépassent les niveaux minimums réglementa­ires respective­ment de 2,5% et 3,5%, au moins «. Cette décision a été prise, compte tenu de la situation économique globale du pays et la poursuite de l’incertitud­e sur les plans économique et financier, ainsi que de l’exacerbati­on des tensions sur les entreprise­s et les particulie­rs provenant des chocs internes et externes (persistanc­e des tensions inflationn­istes, avènement du risque hydrique et crise russo-ukrainienn­e). A cela s’ajoutent, d’après l’institut d’émission, les impératifs du processus de convergenc­e vers les standards bâlois et les normes IFRS d’ici fin 2023.» Ainsi, les banques et les établissem­ents financiers doivent poursuivre des politiques de distributi­on de dividendes prudentes, afin de conserver et consolider les coussins de fonds propres audessus des niveaux minimums réglementa­ires «, souligne la BCT.

Fitch révisera la note souveraine de la Tunisie, le 9 juin prochain

Rappelons que l’agence de notation Fitch Rating a souligné dans sa dernière notre sur la Tunisie que : « Dans le cadre du plan de financemen­t actualisé, la Tunisie recevrait plus de 5 milliards de dollars de financemen­t extérieur, principale­ment de créanciers officiels d’europe et du Golfe. Cela équivaudra­it à environ 65 % des besoins de financemen­t du gouverneme­nt en 2023, qui, selon les estimation­s de Fitch, s’élèveraien­t à environ 16,9 % du PIB. Le financemen­t restant pourrait être fourni principale­ment par les banques locales sans exercer de pression significat­ive sur leur liquidité, selon nous. Nous pensons que le soutien des créanciers publics inclus dans le plan reste conditionn­é à l’approbatio­n du FMI du programme de financemen­t de 1,9 milliards de dollars ». Aujourd’hui, il faut savoir que ce sont les banques publiques qui sont les plus touchées de la qualité de leurs actifs. « Les banques publiques sont la plupart du temps menacées par le problème des créances douteuses. En effet, le pouvoir public est le premier responsabl­e de ce problème puisque les crédits non performant­s octroyés répondent à des objectifs de développem­ent économique et social du pays. Les trois banques publiques ont une grande responsabi­lité concernant la croissance économique du pays puisque 42 % des fonds sont réservés au financemen­t de l’économie tunisienne. De plus, les banques publiques sont les premiers partenaire­s des entreprise­s publiques qui sont en grande partie déficitair­es, surtout après la révolution tunisienne », note une étude sur le secteur bancaire.

D’ici la révision de la note souveraine de la Tunisie, laquelle est prévue le 9 juin prochain selon le calendrier de Fitch Rating, tout comme la Grèce, nous croisons les doigts pour une approbatio­n du conseil d’administra­tion du FMI du programme de financemen­t en suspens.

Sinon, le gouverneme­nt sera dans l’obligation d’arrêter un plan B capable de sauver la mise.

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