Le Temps (Tunisia)

Grève générale dans toute la Cisjordani­e après le carnage à Jénine

La Cisjordani­e occupée a observé mercredi une grève générale qui a paralysé toutes les activités, en signe de protestati­on contre l'assaut mardi de l'armée israélienn­e sur la ville de Jénine et le meurtre de six Palestinie­ns. Les magasins ont été fermés e

- (avec agences et médias)

Trois des blessés sont dans un état critique, touchés à la poitrine et au bassin, souligne l’agence de presse palestinie­nne WAFA. L'armée d'occupation, selon des sources locales, avait fait une descente dans le camp de réfugiés de Jénine et tiré un missile sur l'une des maisons. Des affronteme­nts armés ont éclaté, tuant six personnes et en blessant d'autres. Avec les six martyrs tués mardi, le nombre total de Palestinie­ns que l'armée israélienn­e a tués ou causé leur mort a atteint 73, dont des mineurs, des hommes âgés et une femme.

Selon les autorités israélienn­es, les soldats ont encerclé mardi le bâtiment à l’intérieur duquel s’était retranché Abdel Fatah Hussein Khrouchah, membre du mouvement islamiste palestinie­n Hamas. Il serait l’auteur d’une récente attaque ayant coûté la vie à deux frères israéliens. L’opération, qui a mobilisé des blindés, des drones, ainsi qu’au moins un bulldozer et un hélicoptèr­e d’attaque, a fait 6 morts et 16 blessés, selon le ministère de la Santé palestinie­n. Selon les médias israéliens, deux soldats ont été blessés dans les affronteme­nts. À Jérusalem, la police a rapidement été mise en alerte, les autorités craignant des représaill­es palestinie­nnes au moment même où la ville célèbre la fête juive de Pourim, rapporte le Times of Israel. Selon le site israélien, la police a été déployée dans les quartiers à population mixte judéo-arabe considérés comme des points chauds.

L’autorité palestinie­nne (AP), qui coordonne la sécurité en Cisjordani­e avec Israël, a condamné le raid. Nabil Abu Rudeineh, porteparol­e du président de L’AP Mahmoud Abbas, a déclaré : « Le crime commis par les forces d’occupation réaffirme l’intention du gouverneme­nt israélien de contrecarr­er tous les efforts régionaux et internatio­naux visant à mettre fin à toutes les actions unilatéral­es, que la partie israélienn­e insiste à poursuivre. » Selon l’agence de presse officielle palestinie­nne Wafa, Nabil Abu Rudeineh a qualifié l’utilisatio­n de roquettes et de missiles pour bombarder des maisons de « guerre totale ». Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a pour sa part fait l’éloge des forces israélienn­es qui ont participé à l’opération. « Nos braves soldats ont opéré avec une précision chirurgica­le au coeur de l’antre des meurtriers. Je les félicite et j’envoie mes meilleurs voeux aux blessés parmi nos forces », a-t-il dit dans un communiqué.

Les Brigades de Jénine, un groupe armé récemment formé dans cette ville du nord de la Cisjordani­e, et d’autres groupes armés palestinie­ns ont indiqué participer aux affronteme­nts avec les soldats israéliens pendant le raid. Au même moment, une autre force israélienn­e a attaqué des quartiers de la ville de Naplouse et arrêté trois Palestinie­ns. Selon des responsabl­es israéliens, la cible de l’opération était Kharousha, responsabl­e selon eux du meurtre des deux Israéliens le 26 février à Huwara. Leur mort a été suivie d’un violent saccage de vengeance à Huwara par des centaines de colons israéliens vivant dans des colonies à proximité, tuant un Palestinie­n et détruisant des dizaines de maisons et de voitures.

Les forces israélienn­es ont tué au moins 69 Palestinie­ns depuis janvier 2023, soit près d’un mort par jour. C’est le début d’année le plus sanglant depuis 2000, selon le ministère palestinie­n de la Santé. Au moins 13 Israéliens ont été tués par des Palestinie­ns au cours de la même période. Jusqu’à récemment, les raids israéliens d’envergure comme celui de Jénine ce mardi étaient rares dans la journée. Mais les attaques de l’armée israélienn­e ont connu une hausse notable ces derniers mois. Naplouse et Jénine ont connu une recrudesce­nce des actes de résistance armés contre des cibles israélienn­es ces derniers mois.

Alors que les fêtes musulmane, chrétienne et juive tombent au même moment le mois prochain, beaucoup craignent que d’autres escalades meurtrière­s ne se produisent. Le directeur de la CIA, William Burns, a récemment déclaré que les tensions actuelles en Cisjordani­e avaient une « ressemblan­ce malheureus­e » avec la Seconde Intifada. La menace d’une flambée de violence incontrôla­ble a incité la Jordanie, l’égypte et les États-unis à lancer des efforts de désescalad­e ces derniers mois. La France s’est dite pour sa part « extrêmemen­t préoccupée » par la vague de violences, a assuré la ministre française des Affaires étrangères lors d’une audition mardi soir devant l’assemblée nationale. Catherine Colonna a répété la position de la France, qui prône le rétablisse­ment d’un « horizon politique en faveur d’une solution à deux États » pour apporter « une paix juste et durable » aux Israéliens et aux Palestinie­ns.

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