Le Temps (Tunisia)

Plus de 40 morts dans une nouvelle attaque des rebelles proches de Daech

- (avec agences et médias)

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plus de quarante personnes ont été tuées par des rebelles de L’ADF, un groupe affilié à l’etat islamique, aussi appelé Daesh, dans l’est de la République démocratiq­ue du Congo. « Le bilan qui est toujours provisoire est de 38 personnes tuées à Mukondi et huit à Mausa », deux villages proches l’un de l’autre dans le territoire de Beni, dans la province du Nord-kivu, a déclaré Kalunga Meso, le chef du groupement local. Un bilan confirmé par Arsène Mumbere, président de la société civile locale, qui a détaillé l’attaque : les assaillant­s « sont entrés dans le village Mukondi sans bruit » et ont tué la plupart des victimes « par armes blanches ». Accusés d’avoir massacré des milliers de civils, les ADF sont à l’origine des rebelles ougandais majoritair­ement musulmans, qui ont fait souche depuis le milieu des années 1990 dans l’est de la RDC où ils sont accusés d’avoir massacré des milliers de civils. En 2021, des attentats sur le sol ougandais leur ont aussi été attribués et une opération militaire conjointe entre les armées congolaise et ougandaise a été lancée pour les traquer dans le Nord-kivu et dans la province voisine de l’ituri. Les Etats-unis ont offert la semaine dernière une récompense pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars pour toute informatio­n susceptibl­e de mener à leur chef, un Ougandais d’une quarantain­e d’années nommé Musa Baluku.

Le bruit des armes résonne toujours dans le Nord-kivu provoquant d’importants mouvement de population. Selon les agences des Nations unies, en un an, plus de 800 000 personnes ont été affectées par le conflit qui oppose les forces armées congolaise­s et le M23. Malgré un cessez-le-feu conclu entre toutes les parties qui devait entrer en vigueur le mardi 7 mars à midi, les militaires font toujours face jeudi 9 mars aux rebelles et les combats se rapprochen­t de la province voisine du Sudkivu. L’enjeu de ces dernières heures, c’est la route qui relie Goma-saké à Bukavu (au Sud-kivu). Depuis le mois d’octobre et la reprise de l’offensive du M23, tous les axes qui alimentaie­nt la capitale provincial­e ont été bloqués les uns après les autres. La semaine dernière, c’est sur la route de Walikale que la circulatio­n a été interrompu­e. Il ne reste donc plus que celle qui descend vers Minova, loin d’être normalemen­t un axe important, mais qui revêt désormais un caractère stratégiqu­e pour alimenter Goma. Autre front, au nord du Rutshuru : les combats ont eu lieu depuis le début du cessez-le-feu sur le Rwindi, au niveau du pont Mabenga. Lors du dernier sommet de l’union africaine en février à Addis-abeba, les chefs d’état de la région ont validé la mise en place d’un mécanisme chargé du suivi de ce cessez-le-feu et qui doit documenter ces violations. Mécanisme qui n’est pas encore effectif sur le terrain.

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