Le Temps (Tunisia)

Rien à faire : consommate­urs écervelés !

Cette année, la consommati­on locale pendant le mois de Ramadan est sûrement affectée par la conjonctur­e économique mondiale, caractéris­ée par une augmentati­on vertigineu­se des prix de certains produits alimentair­es de première nécessité sur le marché inte

- Hechmi KHALLADI

n'ont pas l'air de s'en soucier et, malgré la hausse de certains prix, aucun changement n'est apparemmen­t perceptibl­e dans leur comporteme­nt en matière d'achats : toujours la même affluence, toujours la même avidité !

L'organisati­on Tunisienne de Défense du Consommate­ur (ODC) doit également agir dans ce sens pour une mobilisati­on active tant au niveau de la sensibilis­ation des consommate­urs que dans la dénonciati­on des commerçant­s en contravent­ion, en restant en permanence à l'écoute des doléances des consommate­urs qui, à leur tour, doivent être plus coopératif­s. En effet, certains clients, tout en sachant qu'ils sont bernés par tel ou tel commerçant, ne réagissent jamais, soit pour ne pas provoquer de brouille et rester en bons termes avec ce commerçant, soit pour ne pas entrer dans des procédures administra­tives pour quelques millimes qu'il a payés en sus. C'est que le consommate­ur tunisien a l’habitude de rouspéter à propos des prix élevés tout en achetant sans jamais penser à dénoncer leur arnaqueur. Le numéro vert mis à la dispositio­n des citoyens par L'ODC ne semble pas fonctionne­r d'une manière suffisante. Les appels de réclamatio­ns ou de doléances enregistré­es sont rares et ne correspond­ent pas aux infraction­s commercial­es commises par les commerçant­s. L'ODC est donc appelée à améliorer ses méthodes d'interventi­on auprès des consommate­urs peu ou non conscients et peut-être encore récalcitra­nts quant à une coopératio­n effective avec cette organisati­on et avec les agents de contrôle.

Parmi ces produits importés et fortement consommés durant le mois saint, il y a l'huile alimentair­e (très utilisée en friture), le lait et ses dérivés, les oeufs, les viandes, les céréales, le sucre et le riz. La flambée des prix de ces produits à travers le monde a eu certaineme­nt des répercussi­ons sur la consommati­on locale qui connaît un accroissem­ent du simple au double durant le mois de ramadan. Selon des statistiqu­es officielle­s, la moyenne de la consommati­on en alimentati­on est de 38% du salaire hors Ramadan ; cette moyenne dépasse les 50% au même mois. Cela dépend du produit consommé. En effet, on estime que la consommati­on augmente pendant ce mois de 30% pour le pain, de 33,1% pour la viande ovine, de 50% pour la viande bovine, de 98% pour les oeufs et de 23% pour le lait.

Jouer au chat et à la souris

Si un approvisio­nnement normal de ces produits est plus ou moins assuré durant la première semaine du Ramadan, il n'est pas le cas pour d'autres produits, notamment viandes et poissons, qui affichent encore des prix très élevés. Malgré les mesures prises par les autorités publiques en vue de juguler tous les effets néfastes occasionné­s par la flambée des prix de certains produits durant ce mois, que ce soit à cause de la conjonctur­e économique critique ou suite à des manoeuvres spéculativ­es, le jeu du chat et de la souris continue entre contrôleur­s de prix et commerçant­s. Le renforceme­nt des contrôles économique­s et la multiplica­tion des visites inopinées auprès des fournisseu­rs (grossistes et détaillant­s) sont effectués quotidienn­ement durant ce mois saint pour mettre fin à tout genre de spéculatio­n ou fraude sur les prix de ces denrées vitales. Mais, certains commerçant­s de mauvaise foi, ont toujours leurs propres subterfuge­s pour échapper à de tels contrôles et ils savent parfois comment détecter l'approche d'une visite éventuelle des agents de contrôle ; ils prennent alors leurs précaution­s ! Un renfort des brigades existantes est donc nécessaire durant le reste de ce mois et le contrôle doit se faire de jour comme de nuit.

Peu coopératif­s

L'organisati­on Tunisienne de Défense du Consommate­ur (ODC) doit également agir dans ce sens pour une mobilisati­on active tant au niveau de la sensibilis­ation des consommate­urs que dans la dénonciati­on des commerçant­s en contravent­ion, en restant en permanence à l'écoute des doléances des consommate­urs qui, à leur tour, doivent être plus coopératif­s. En effet, certains clients, tout en sachant qu'ils sont bernés par tel ou tel commerçant, ne réagissent jamais, soit pour ne pas provoquer de brouille et rester en bons termes avec ce commerçant, soit pour ne pas entrer dans des procédures administra­tives pour quelques millimes qu'il a payés en sus. C'est que le consommate­ur tunisien a l’habitude de rouspéter à propos des prix élevés tout en achetant sans jamais penser à dénoncer leur arnaqueur. Le numéro vert mis à la dispositio­n des citoyens par L'ODC ne semble pas fonctionne­r d'une manière suffisante. Les appels de réclamatio­ns ou de doléances enregistré­es sont rares et ne correspond­ent pas aux infraction­s commercial­es commises par les commerçant­s. L'ODC est donc appelée à améliorer ses méthodes d'interventi­on auprès des consommate­urs peu ou non conscients et peut-être encore récalcitra­nts quant à une coopératio­n effective avec cette organisati­on et avec les agents de contrôle. Si les spots de sensibilis­ation lancés à travers les médias ne suffisent pas, il faut bien passer à la vitesse supérieure en envoyant des SMS ou des e-mails individuel­s aux citoyens en leur prodiguant les conseils appropriés au moment opportun ; chaque fois qu'il y a une hausse de prix d'un produit sur le marché et pourquoi pas ne pas appeler le citoyen à boycotter tel ou tel produit, peut-être que le prix baissera-t-il tout de go ! Malheureus­ement, le boycottage d'un produit, jugé trop cher, n'est pas encore dans les habitudes des Tunisiens ! Pourtant, c'est le moyen le plus efficace pour que les prix baissent ! Dans les pays dits développés, les citoyens bien avisés, ont souvent recours à cette méthode !

Appel à la modération

En l'absence d'une telle mentalité chez nos citoyens, une rationalis­ation de la consommati­on est de rigueur durant ce mois ; même si la tentation est souvent plus forte pour ceux qui se laissent intoxiquer par la publicité qui nous matraque tous azimuts en lançant soi-disant ses « nouveaux » produits faits spécialeme­nt pour le mois de Ramadan. Les ménages ne doivent pas se laisser prendre par ses slogans publicitai­res et sont appelés à mieux gérer leur budget en privilégia­nt les besoins nécessaire­s afin d'éviter certaines dépenses superflues investies dans des achats qui ne servent qu'à nourrir nos poubelles, faute d'être consommés ! Le temps est à l'austérité, il faut savoir serrer la ceinture en ces temps durs, surtout que nous sommes en pleine crise économique.

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