Le Temps (Tunisia)

L’europe met la pression sur le FMI pour sauver l’économie nationale

Antonio Tajani : « On ne peut pas laisser la Tunisie aux Frères musulmans ».

- Yosr GUERFEL AKKARI

L’europe, le premier partenaire commercial et économique de la Tunisie, change de boussole et réitère son soutien « conditionn­el » à l’économie tunisienne dans cette crise financière à effet boule de neige. Une crise qui risque d’étendre ses tentacules pour menacer la stabilité et la sécurité de la rive nord de la Mare

Nostrum.

Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a déclaré lors d'une conférence à laquelle participai­t Arab News que la communauté internatio­nale court le risque de « voir les Frères musulmans créer l'instabilit­é » en Tunisie si le pays ne reçoit pas rapidement « une aide financière substantie­lle ». Il a même proposé un plan d’aide de 900 millions d’euros en faveur de la Tunisie. Et d’ajouter : "Nous ne pouvons pas nous permettre la radicalisa­tion de la

Méditerran­ée", a-t-il ajouté, affirmant que la Tunisie était au bord de "l'effondreme­nt économique" et que les négociatio­ns pour un prêt de près de 1,9 milliard de dollars du Fonds monétaire internatio­nal étaient "bloquées" en relation avec les politiques du Kaïs Saïed.

Tajani : « On ne peut pas laisser la Tunisie aux Frères musulmans".

« La situation économique en Tunisie est désastreus­e, poussant de plus en plus de personnes à essayer de rejoindre l'italie sur de petits bateaux. Tajani a déclaré que l'italie est "la plus intéressée" à faire en sorte que "la Tunisie résolve ses problèmes et ne devienne pas un État défaillant". Il a ajouté que le gouverneme­nt italien a travaillé dur pour s'assurer que le FMI et la Banque mondiale aident la Tunisie. Sauf qu’il y a un problème : le FMI, avec le soutien des États-unis, exige les réformes avant l’argent, alors que la Tunisie veut le contraire et veut le l’argent pour entamer les réformes C'est pourquoi nous proposons que le FMI donne immédiatem­ent une première tranche d'argent ; le reste du prêt pourra être remboursé en fonction de l'avancement des réformes », ajoute la même source. Tajani a déclaré que la communauté internatio­nale "ne peut pas se permettre de commettre l'erreur de laisser la Tunisie aux Frères musulmans".

Stefania Craxi, présidente de la commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat italien, a déclaré à Arab News : « Les Frères musulmans prospérero­nt si la subvention n'arrive pas et si l'économie continue de baisser… Il est juste que le FMI demande des réformes, mais il doit accorder le prêt avant que le pire ne se produise. Cet argent doit arriver maintenant.

D’où la visite de Paolo Gentiloni, le Commissair­e européen à l’économie qui s’inscrit dans me cadre d’une éventuelle nouvelle opération d'assistance macrofinan­cière, que la Commission pourrait examiner si les conditions préalables sont remplies. Il s'est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar et devrait s’entretenir avec la cheffe du gouverneme­nt Najla Bouden, le ministre de l'économie et de la planificat­ion, Samir Saied, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia et le gouverneur de la Banque centrale, Marouane Abassi.

Reste à savoir si cette pression exercée de l’autre rive de la méditerran­ée permettra de renflouer les caisses de l’etat en quête de plus de 15 milliards de dinars de financemen­t extérieur. En fait plusieurs questions se posent dans les coulisses dont : qu’est ce qui bloque la mise en oeuvre du train des réformes ?

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Paolo Gentiloni
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Antonio Tajani

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