Le Temps (Tunisia)

Entre passion mystique et tradition soufie

- Hatem BOURIAL

Le festival "Sufiyet" est l'une des manifestat­ions les plus attachante­s de ce mois de Ramadan. Clairement pensées, bien structurée­s et riches de plusieurs déclinaiso­ns, ces journées s'inscrivent en toute logique dans la dynamique du mois saint.

Cinq variations sur la musique sacrée

Misant sur la musique sacrée et en particulie­r la tradition soufie, ces journées organisées par Ennejma Ezzahra évoluent toutefois sur plusieurs registres. En effet, outre la dimension du chant soufi, le programme comprend une soirée consacrée au stambali et une autre présentant des artistes algériens. C'est la dimension mystique qui fédère tous les spectacles proposés. En effet, chantant ou psalmodian­t, les invités du festival interprète­nt un art qui remonte des tréfonds de notre culture.

Loin de la chanson profane, c'est le chant d'essence religieuse qui est à l'honneur avec "Sufiyet". En Tunisie, cette tradition est des plus riches et complexes. De plus, ces dernières années, plusieurs projets ont tenté de métisser les expression­s en les sortant de leurs carcans respectifs.

C'est depuis la création de "Hadhra" par Fadhel Jaziri au début des années 1990 que les essais d'insérer la musique sacrée dans de nouvelles dynamiques. Aujourd'hui, les artistes contempora­ins vont dans toutes les directions avec également un courant qui reste dans la reproducti­on de la convention.

C'est dans cet esprit que "Sufiyet" a construit son programme entre artistes innovants et tenants de la tradition. Cela donne au final cinq soirées successive­s qui proposent des univers proches mais différents.

Un somptueux écrin pour toutes les musiques

A tout seigneur tout honneur, le festival ouvre le 11 avril avec l'ensemble de chant soufi de Sidi Bou Said. Le lendemain, ce sera au Diwan Dar Bahri de proposer des sonorités algérienne­s. La soirée du 13 avril sera consacrée à Farouk Slaoui et sa Nouba d'el Hallaj. Dans ce spectacle, il s'agit d'une fusion entre traditions andalouse et soufie. Les deux dernières soirées permettron­t de découvrir le stambali de Chedli Bidali, le 14 avril, puis "Rboukh" de Hatem Lejmi qui constitue le spectacle de clôture.

Comme on peut le constater, l'éventail est large et propose plusieurs variations sur le thème du chant mystique. Un programme alléchant qui devrait susciter l'adhésion du public tout en permettant à Ennejma Ezzahra de proposer une manifestat­ion-modèle. Rendez-vous du 11 au 15 avril au palais du baron d'erlanger, un somptueux écrin pour toutes les musiques.

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