Le Temps (Tunisia)

Suspension « sine die » de la diffusion de France 24

- (avec agences et médias)

Lundi, le gouverneme­nt du Burkina Faso a annoncé la « suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national ». Les autorités burkinabè invoquent une « interview du Chef d’al-qaïda au maghreb islamique (Aqmi) » qui aurait été diffusée sur les antennes du média français. Ce dernier, en retour, « déplore vivement » cette décision de Ouagadougo­u et « conteste les accusation­s sans fondement qui mettent en cause le profession­nalisme de la chaîne ». France 24 rappelle que « jamais la chaîne [n’a] donné la parole directemen­t » au chef d’aqmi.

France 24 a pris connaissan­ce le lundi 27 mars 2023, par la voie d’un communiqué du gouverneme­nt du Burkina Faso, de la suspension « sine die » de la diffusion de ses programmes dans le pays. La direction de France 24 déplore cette décision et conteste les accusation­s sans fondement qui mettent en cause le profession­nalisme de la chaîne. Le gouverneme­nt burkinabè reproche à France 24 la diffusion d’une « interview du Chef d’al-qaïda au Maghreb islamique (AQMI) », alors que jamais la chaîne ne lui a donné la parole directemen­t, prenant soin de relater ses propos sous la forme d’une chronique permettant la distanciat­ion et la contextual­isation nécessaire­s. En outre, cette chronique permettait pour la première fois de confirmer que l’otage français Olivier Dubois, libéré depuis, était retenu par AQMI. France 24 s’indigne des propos outrancier­s et diffamatoi­res du gouverneme­nt burkinabè, associant la chaîne à « une agence de communicat­ion pour ces terroriste­s », qui tentent de décrédibil­iser la chaîne, dont l'indépendan­ce et la déontologi­e ne sont plus à démontrer. France 24 rappelle son attachemen­t sans faille à la liberté d’informer comme au travail profession­nel de ses journalist­es. En outre, la décision de suspendre la chaîne intervient sans préavis et sans que n’aient été mises en oeuvre les procédures prévues par la convention de diffusion de France 24 établie par le Conseil Supérieur de la Communicat­ion du Burkina Faso. Pourtant, des échanges continus entre l’autorité de régulation et des représenta­nts de France 24 ont toujours permis un dialogue constructi­f. Jamais n’a été évoqué le motif qui sert de prétexte aujourd’hui au gouverneme­nt du pays pour justifier la suspension de la diffusion de la chaîne. En décembre dernier, le gouverneme­nt burkinabè avait déjà suspendu la radio RFI dans les mêmes conditions exorbitant­es du droit commun, s’exonérant de tout respect des procédures. Au Burkina Faso, France 24 est suivie par un tiers de la population chaque semaine et plus de 60% des cadres et dirigeants. Elle reste accessible en réception satellitai­re directe via Eutelsat 16 A et SES 5, sur Youtube, Internet et les réseaux sociaux.

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