Filière Automobile
PLAN DE RELANCE ECONOMIQUE 2019 – 2020 100 mesures pour une relance à deux dimensions Conseil d’analyses économiques
Malgré sa taille restreinte, la Tunisie a mis en place une politique sectorielle d’industrialisation qui a favorisé l’émergence d’un réseau d’équipementiers dont la production est destinée à l’exportation. Le secteur des équipements automobiles est aujourd’hui un secteur dynamique et à fort potentiel. L’industrie automobile tunisienne est classée deuxième à l’échelle africaine. Elle figure parmi les principaux fournisseurs européens.
Les avantages du site Tunisie sont l’existence d’un bon noyau d’entreprises tunisiennes dans l’industrie automobile ainsi que dans l’approvisionnement d’équipements automobiles, la disponibilité d’une main-d’oeuvre qualifiée notamment des ingénieurs, la compétitivité des salaires, une position géographique attrayante grâce à sa proximité des marchés européens, et finalement la dépréciation du dinar.
Néanmoins, plusieurs barrières freinent son expansion, telles que l’étroitesse du marché local, l’instabilité politique et institutionnelle et l’insuffisance de l’engagement de l’Etat. Ce manque d’engagement est illustré par des incitations fiscales faibles, l’inexistence de zones franches spécifiques aux constructeurs automobiles qui permettraient d’accélérer les délais d’exécution en Europe, le mauvais état des infrastructures, la lourdeur de la réglementation douanière et de change, la fuite des compétences et une discrimination dans la réglementation de changes entre entreprises résidentes et non résidentes qui pousse au cloisonnement entre ces deux types d’entreprises.
Ces entraves nécessitent des mesures de relance avec un impact sur le court terme :
Mesure 61 : Améliorer l’accueil des investisseurs étrangers : il est important de définir la stratégie de ciblage de ces investisseurs et d’instaurer un protocole d’accueil pour les
investisseurs sous le leadership des plus hautes instances du pays pour mieux les attirer vers le site Tunisie.
Mesure 62 : Renforcer les capacités de la main-d'oeuvre qualifiée en particulier les ingénieurs en équipements automobiles ou en électronique.
Plusieurs autres mesures doivent lancées dans l’immédiat pour un impact sur le moyen terme :
Mesure 63 : Procéder au lancement d’une road map des futures zones industrielles pour les équipementiers automobiles: les zones industrielles permettent au cluster de diminuer les coûts d’approvisionnement et d’exécution. La présence dans cette zone des clusters connexes dont les produits sont des produits intermédiaires aux équipementiers est également importante.
Mesure 64 : Développer des clusters connexes au secteur de l’équipement automobile à savoir l’électronique, l’électrique, l’intérieur, et les véhicules utilitaires et spéciaux.
Mesure 65 : Agir pour le décloisonnement : la discrimination entre entreprises résidentes et non résidentes peut affecter négativement le cluster.
Mesure 66 : Engager une réflexion conjointe de l’Etat, du secteur privé et des partenaires sociaux sur la vision et le positionnement stratégiques sur les créneaux porteurs de l’industrie automobile