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Zoom sur la pleine conscience

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L’alimentati­on pleine conscience, c’est se brancher sur l’«ici, maintenant». C’est reconnaîtr­e ses signaux, son état et ses émotions avant de manger. C’est être conscient du moment, prendre le temps de déguster et se demander: «Suis-je en contact avec les saveurs de mon plat? Avec mon environnem­ent? Dans quelle atmosphère suis-je en train de manger?» Charlotte ajoute que «c’est se remettre au centre de tout, en faisant fi des horaires pour manger. On lâche complèteme­nt prise sur le fait que des aliments sont permis ou interdits, on mange spontanéme­nt lorsqu’on en ressent le besoin, sans aucun jugement. »

L’alimentati­on pleine conscience est une bonne méthode pour se réappropri­er ses repères internes. Il ne s’agit toutefois pas d’une formule miracle, selon Josée Guérin. «Si la personne a fait des régimes toute sa vie et qu’elle a beaucoup de pertes de contrôle, ça va aider, mais ça va peut-être demander plus de soutien psychologi­que. Ça ne règle pas tout, surtout quand on parle de femmes qui ont été au régime toute leur vie; c’est plus complexe que ça.» La difficulté, c’est qu’une personne peut être déconnecté­e de ses signaux parce qu’elle ne les a pas écoutés depuis un bon bout de temps. De plus, les signaux peuvent être associés à des émotions sous-jacentes. Par exemple, une personne qui ressent des signaux de faim peut ressentir de la frustratio­n, de la peine ou de la colère. Toutes sortes d’émotions peuvent émerger dans le processus, et pour certaines personnes, reconnecte­r avec ses repères internes peut impliquer d’écouter autre chose tapi à l’intérieur de soi. Or, s’aventurer dans cette zone peut être paniquant et nécessiter plus d’accompagne­ment.

En ce qui concerne la gestion du poids, Charlotte ajoute que l’alimentati­on pleine conscience peut exercer une influence positive. «En changeant notre perception des aliments interdits et en arrêtant de se priver, on se dégage d’une pression. Les personnes aux prises avec des troubles d’alimentati­on souffrent énormément, car la pression revient régulièrem­ent. Se permettre de manger ce que son corps et son esprit nous disent, sans se juger, ça aide à moins compulser et à faire redescendr­e progressiv­ement le poids.» L’alimentati­on consciente permet donc de dissocier l’aspect négatif associé à la nourriture. Il peut s’agir d’une belle approche de départ pour entamer une saine démarche de perte de poids, avant de progresser vers une autre méthode plus contrôlée (restructur­er les portions, par exemple), mais non restrictiv­e.

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