Norm Hardie
« Par ricochet, c’est la bière qui a fait de moi un vinificateur, dit Norm Hardie d’un ton songeur. Je manquais continuellement mes cours du vendredi après-midi à l’université Western Ontario, parce que je me retrouvais à boire de la bière avec d’autres étudiants. À la fin, il me manquait un demi-crédit. Ils m’ont laissé l’obtenir à l’université de Dijon, où j’ai finalement suivi le programme de sommelier. On connaît la suite.
« En ce moment, pendant les vendanges, j’aime réunir toute l’équipe à la fin de la journée et voir comment vont les choses. Le fait d’avoir un vaste choix de bières encourage tout le monde à s’asseoir et à rester un bout de temps. C’est bon pour l’esprit d’équipe et les communications. La bière est tellement rafraîchissante après une longue journée chaude passée dans le vignoble ou la cave, particulièrement ici, dans le comté de Prince Edward, où les vins ont une très forte acidité et un faible ph. Nous devons parfois goûter, au cours d’une même matinée, une trentaine ou même une quarantaine de vins très jeunes et très acides, pour noter leur évolution. La bière, qui est peu acide et d’un ph élevé, rétablit le palais. Je suppose qu’on pourrait dire que le lait réussirait tout aussi bien, quoique… »