2 blancs de Bourgogne
Il n’y avait que des Bourguignons pour dédier un salon de vignerons au cépage aligoté : 50 producteurs, du Chablisien au Mâconnais, on fait tinter les verres autour du deuxième cépage blanc de leur région. Santé, l’aligoté !
Bourgogne-aligoté
BERTRAND ET AXELLE MACHARD DE GRAMONT, LE CHÊNE DU COURT 2017
« Le Chêne du Court, c’est le garde-manger du gibier ! » Celle qui parle ainsi de sa vigne, c’est Axelle, une vigneronne bourrée d’énergie, à l’image de son aligoté. En 2017, les chevreuils ont ébourgeonné la vigne, ne lui laissant qu’un rendement de 35 hl/ha, digne d’un grand cru… Et pour cause, sa parcelle de 60 ares est située en lisière de forêt, à 430 mètres d’altitude, au pied des ruines de l’abbaye de Saint-Vivant, dans le territoire préservé des hautes-côtes-de-nuits. De plus, il reste quelques ceps centenaires de cépage melon qui appuient la vivacité de l’aligoté. Si sa famille, historiquement installée sur 6 ha en grande partie sur la commune de Nuits-Saint-Georges, est réputée pour ses rouges, le coeur d’Axelle a choisi l’aligoté pour « sa portance en bouche ». Portance que la viticulture biologique accentue. Il est vrai que l’anis lui a donné sa douce robe vert pâle et son parfum délicat. Élevé 8 mois dans une cuve en Inox afin d’en préserver sa nature franche, il en ressort avec une texture serrée sur la peau d’agrumes. Vous n’avez pas fini de saliver ! COMMENT LE BOIRE : sa tonicité naturelle en fait un parfait compagnon sur les huîtres, ou simplement avec un plateau de charcuteries, en apéritif. Dans tous les cas, il est à boire sur cette jeunesse vivante.
Bourgogne-aligoté
DOMAINE DU VIEUX COLLÈGE, SANS SOUFRE 2017
Aux portes de la capitale bourguignonne, Marsannay-la-Côte est le village viticole qui peut revendiquer le plus d’aligotés de terroir. C’est dans cet esprit, et plutôt que de faire un aligoté « fourre-tout » avec deux parcelles cadastrées, qu’Éric Guyard a choisi de produire trois cuvées. Une en macération pelliculaire qui met en avant le fruit, une « classique » qui permet de réaliser le véritable kir (et non un vulgaire blanc-cassis de comptoir !). C’est surtout la dernière cuvée, vinifiée sans soufre, qui a ravi nos papilles. En 2015, une future oenologue en stage chez Éric choisit pour thème de fin d’études la vinification sans soufre. Le vigneron est enthousiasmé par ce résultat qui, d’une certaine manière, prolonge l’agriculture biologique déjà appliquée à ses 25 ha entre Gevrey-Chambertin, Fixin et Marsannay. À partir de la belle parcelle des Champs-Forey et ses 65 vendanges au compteur, l’absence de sulfites offre une approche tendre à l’aligoté. Élevé 8 mois sur lies en cuve, un fin gaz lui confère une fraîcheur gourmande qui vous fera vibrer les sens. COMMENT LE BOIRE : son géniteur aime « sa vivacité pointue, son côté vin de casse-croûte qui dégraisse le saucisson ». La cuvée sera donc parfaite pour un apéritif amical et pour découvrir l’autre grand cépage blanc de Bourgogne.