Cuisine et Vins de France

L’ossau-iraty, le bon basque

Fabriqué dans le Pays basque français et le Béarn, l’ossau-iraty révèle à lui seul tout le savoir-faire de cette région grâce à son caractère et sa grande diversité aromatique.

- PAR CHARLOTTE ANFRAY

Son nom lui vient du pic du Midi d’Ossau et de la forêt d’Iraty, alliance du Béarn et du Pays basque. Sa pâte blanche et lisse propose plusieurs saveurs, comme l’explique Jérôme Lauzet, directeur de la fromagerie des Bergers de SaintMiche­l : « Ce qui le caractéris­e, c’est son hétérogéné­ité. Il existe une grande variété de fromages pour une même appellatio­n, en fonction du lait utilisé et du savoir-faire. » Pour distinguer les ossau-iraty, observez leur croûte : ceux de fromagerie­s (une dizaine, qui collectent le lait alentour) comportent un poinçon avec une tête de brebis de profil ; les fermiers (au lait cru provenant d’une même exploitati­on), une tête de brebis de face ; les fermiers d’estive (pendant la transhuman­ce), un edelweiss dans une montagne à côté de la tête de face.

Un produit ancestral

On retrouve des traces d’élevage ovin dans les Pyrénées-Occidental­es datant du néolithiqu­e. Dès le Ier siècle, les fromages de brebis étaient présents sur les marchés toulousain­s. Depuis, l’ossau-iraty est devenu une institutio­n. En 1980, il obtient son AOC et, en 1996, l’AOP. Aujourd’hui, 1 300 producteur­s de lait, 140 producteur­s fermiers et une vingtaine d’entreprise­s et de coopérativ­es sont concernés par l’AOP dans 372 communes des Pyrénées-Atlantique­s et des Hautes-Pyrénées. Même si on le trouve toute l’année, les brebis de races locales (manech tête noire et tête rousse, et les basco-béarnaises) donnent du lait entre novembre et juillet. C’est donc entre juin et novembre qu’il est le meilleur, après 4 à 6 mois d’affinage.

Un choix sensoriel

Une fois le lait tiré, le fromage est caillé avant d’être brassé. Il est ensuite moulé, pressé et passé au gros sel. Son caractère vient de la durée d’affinage. Au moins 90 jours, pour un AOP. Selon notre expert : « Il n’y a jamais de mauvais fromages. Certains sont plus fruités ou plus durs, il faut choisir la croûte plutôt sèche avec des teintes variant entre le gris et l’orangé. »

L’art de le présenter

Sortez-le du réfrigérat­eur une heure avant de le déguster. Sur le plateau, proposez plusieurs affinages, une bonne façon d’apprécier ses différente­s saveurs, et coupez-le en tranches de 1 à 2 mm d’épaisseur. Et pour suivre la tradition, dégustez-le avec des noix, de la confiture de cerise noire ou de la pâte de coing. En cuisine, il se râpe sur les gratins, ou se fond sur du lomo grillé. Son prix : entre 11 et 17 euros le kg.

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Pour être fidèle à la coutume basque, il faut goûter ce brebis d’exception avec de la confiture de cerise noire.

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