La Compagnie coloniale
Près de Poitiers, cette maison compose des thés issus de grandes origines comme autant de voyages aromatiques à infuser.
Venus d’Inde, de Chine, du Japon, du Sri Lanka ou de Taïwan, les thés sélectionnés par la Compagnie coloniale arrivent à Dissay, près de Poitiers, à deux pas du Futuroscope. La maison de thés, née en 1848, y est installée depuis 1995, après avoir été parisienne pendant près de cent cinquante ans. Tout est fait sur place : la sélection, l’assemblage, la création et l’aromatisation des thés parfumés, tout comme le conditionnement en vrac, en boîtes métalliques ou en sachets de mousseline façonnés par une machine ultra performante.
Une maison historique
Lorsque Vincent Balaÿ a racheté cette maison en 2010, c’était d’abord par fascination pour le thé. Il en apprécie la finesse, le côté bien-être et l’extraordinaire palette aromatique selon les terroirs, les cueillettes et les techniques de séchage. Grand voyageur,Vincent aime aussi la dimension exotique liée aux beaux paysages d’origine du thé. Mais il est surtout fier de continuer à écrire l’histoire d’une des plus vieilles maisons de thé françaises, qui fête cette année ses 170 ans. Il rassemble précieusement, dans son bureau, vieilles photos, catalogues, boîtes anciennes ou affiches signées par des grands illustrateurs, tel Félix Lorioux. Il a conservé les fondamentaux : une sélection exigeante de thés uniquement en feuilles, ainsi qu’un sens de l’innovation avec des mélanges exclusifs. L’aromatisation des thés noirs parfumés se pratique toujours à la vapeur selon un procédé spécifique à la maison. « La vapeur permet aux feuilles de thé de fixer les arômes qui sont alors plus persistants dans la tasse », détaille Vincent Balaÿ.
Nouveaux horizons
Il a tout de même fait un petit lifting à cette « vieille dame » du thé un peu endormie. Les créations de thés parfumés se sont multipliées, conçues avec une aromaticienne et mises en oeuvre par un ex-chef pâtissier avec des arômes exclusivement d’origine naturelle. Certaines idées peuvent mettre jusqu’à un an pour aboutir à la mise en production, le temps de tester, goûter et regoûter ! « Le goût d’origine du thé doit se sentir », explique Vincent Balaÿ.
Si la Compagnie coloniale était historiquement une spécialiste de thé noir, elle s’est aussi mise à l’heure du thé vert, du thé oolong, du rooibos d’Afrique du Sud, du maté brésilien, des infusions bio et du thé glacé. Les produits sont conçus pour être consommés au quotidien à toute heure de la journée. La marque explore aussi des associations plus exceptionnelles avec des chefs pâtissiers comme Benoît Castel
(cf. notre rubrique « C’est du gâteau », p. 78) pour des accords thés et gâteaux épicuriens. Un plaisir partagé aussi en famille : chez les Balaÿ, le teatime du dimanche après-midi est devenu un véritable rite.
VINTAGE ET NOUVEAUTÉS
Créé en 1936, le Chine Extra, délicatement fumé, issu d’un assemblage de quatre variétés, n’a pas pris une ride. Il se savoure même pour accompagner un repas ou parfume une crème anglaise. À goûter aussi la finesse du Darjeeling Himalaya issu d’un terroir d’exception. Les quelque 120 thés parfumés vont des incontournables thé à la menthe, Earl Grey ou thé de Noël, aux très tendance yuzu étoilé, fleur de grenade ou maté citron. Qu’ils soient présentés en vrac, boîtes ou en sachets, les thés sont tous de la même qualité. Au total, la gamme compte environ 180 références. Les produits sont en vente dans près de 500 points de vente (brûleries, épiceries fines…) et sur le site de la maison. À partir de 8,80 € la boîte de 25 sachets, ou 9,80 € la boîte métal de 100 g rechargeable.
Historiquement specialiste du the noir la Compagnie Coloniales est mise a l' huer du the vert, du the oolong, durooibos, du mate et du the glace. >>