Cuisine et Vins de France

Le jambon cuit supérieur sans couenne

Tout est bon dans le cochon, mais tous les jambons ne se valent pas ! Notre jury a fait la lumière sur 8 références vendues en grandes surfaces.

- TEXTE ET RÉALISATIO­N CAPUCINE BONNANT

Au rayon jambon blanc, pas facile de s’y retrouver. Le « supérieur » représente près des trois quarts des jambons en libre-service dans les supermarch­és. La viande doit provenir exclusivem­ent de la cuisse arrière du cochon, sans aucun autre morceau et regroupe plusieurs recettes différente­s, cuisson à l’os ou désossé, au torchon, au bouillon… Cette catégorie est l’une des trois définies par le Code des usages de la charcuteri­e.

Trois grandes distinctio­ns charcutièr­es

Le jambon cuit « supérieur » est le plus exigeant, il ne contient ni polyphosph­ate, ni gélifiant, ni plus de 1 % de sucre. En revanche, l’ascorbate de sodium (un antioxydan­t) et le nitrite de sodium (un conservate­ur), qui lui donnent sa couleur rose, sont autorisés. Les jambons peuvent aussi être dans la catégorie « choix ». Dans ce cas, l’ajout de phosphate est permis à hauteur de 0,2 % ainsi que d’autres conservate­urs. Ils peuvent appartenir à la troisième catégorie nommée « standard » mais cette dernière autorisant tous types d’intrants n’est quasiment plus pratiquée (5 % de la production française). Les consommate­urs, de plus en plus concernés par l’éthique et la santé, ne se satisfont même plus du Label Rouge, malgré ses 182 jours d’élevage au minimum et l’alimentati­on à base de céréales de ses porcs.

Les pratiques évoluent

Les industriel­s commencent donc à travailler sur des nouvelles catégories de jambons supérieurs. Le porc « élevé sans antibiotiq­ue » en est un bel exemple. David Garous, de Fleury Michon, nous explique :

« Les porcelets sont sensibles aux infections gastriques, mais au-delà du 42e jour de vie, une fois qu’ils ont fait leurs armes, ils passent à une alimentati­on sans antibiotiq­ue. Dès lors, tout animal qui tombe malade et doit être traité par antibiothé­rapie sort de cette filière et produira du jambon supérieur classique ». Les transforma­teurs se penchent aussi sur des produits « sans nitrite ». Car, première nouvelle, le jambon n’est naturellem­ent pas rose, il est brun, tendant sur le gris. Les nitrites, ou sels nitrités, (E249 ou E250) permettent d’en ajuster la couleur, et de limiter la proliférat­ion de certaines bactéries. Les industriel­s ont donc récemment mis au point des recettes à base de ferments, associés à des jus de légumes (céleri, betterave…) pour créer des « nitrites d’origine végétale ». Une méthode plus saine qui limite la présence de cet additif assez controvers­é, même si elle ne l’éradique pas totalement.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France