BEAUX MARIAGES
Un peu d’Italie dans un menu
Les Grecs avaient surnommé l’Italie « oenotria », la terre des vins. Nonobstant notre chauvinisme patenté, il faut se rendre à l’évidence, l’Italie, l’autre pays du vin, résiste à la première place de la production mondiale, et devance d’un chouia la France, l’Espagne se positionnant à la troisième place. Chacune de ses provinces nous donne l’occasion d’apprécier à leur juste qualité la production de la Botte vertueuse, dont le relief et la situation tempérée favorisent la culture du raisin.
Le saut qualitatif opéré par les deux dernières générations de vignerons apparaît de plus en plus sensible et notre menu à résonance italienne nous offre de découvrir des vins issus de vignobles de l’autre côté des Alpes au nord du pays. C’est dans le Piémont (au pied des monts, Alpes et Apennins) que nous entraîne l’étiquette du premier vin, un dolcetto-d’alba dont le raisin dolcetto, typique de la région, appartient à cette famille de cépages indigènes grâce à laquelle les meilleurs vignerons font de la résistance pour lutter contre la colonisation du cabernet ou du chardonnay. Coincé entre les vedettes barbaresco et barolo, le dolcetto, moins connu, offre des rouges aériens sur la légèreté.
Autre pente autre raisin
Si le nebbiolo est le raisin le plus couru du Piémont, le barbera, tout comme le dolcetto, lui taille des croupières. Au nord de la ville d’Alba, l’appellation barbera-d’alba apporte de la concentration à des rouges méridionaux et offre son lot de découvertes produites par des vignerons qui figurent, comme Albino Rocca, parmi les meilleurs de la péninsule. Pour notre troisième flacon, nous avions l’embarras du choix tant l’Italie est généreuse en vins doux. Allons du côté de Vérone où deux appellations se partagent la douceur vénitienne : l’amarone et le recioto, toutes deux sont issues d’une sélection de raisins séchés hors de la vigne afin d’obtenir un vin plus concentré et plus puissant.