Cuisine et Vins de France

EN COULISSES

Jean-Louis Nomicos, à Paris

- PAR SOPHIE MENUT-YOVANOVITC­H, PHOTOGRAPH­IES DE LAURENT ROUVRAIS

Jean-Louis Nomicos est né et a grandi à Marseille, il a épousé une Italienne, son grand-père était grec, à 5 ans il confection­nait des gnocchis avec une de ses grands-mères.

Il a travaillé avec Alain Ducasse à Juan-les-Pins puis à Monaco… Ne cherchez pas, c’est bien le Sud que l’on retrouve en filigrane dans toute sa cuisine. Lorsqu’il a repris La Table de Joël Robuchon dans le XVIe arrondisse­ment parisien, il a baptisé son restaurant Les Tablettes, dans un clin d’oeil tout en modestie. Maturité, évolution, réflexion, réappropri­ation… un peu de tout cela sans doute l’a poussé, au printemps dernier, à faire un grand ménage dans sa tête et dans son établissem­ent. Fini Les Tablettes, bienvenue au Nomicos ! Jean-Louis a décidé de s’affirmer et de reconquéri­r le lieu. Désormais, à côté de ses célèbres et incontourn­ables macaronis à la truffe et au foie gras (souvent copiés, jamais égalés !), c’est une cuisine résolument tournée vers le bassin méditerran­éen qu’il veut mettre à l’honneur. Une cuisine qui le constitue et qui est sa carte d’identité et son ADN.

La salle aussi est devenue plus radicale. Le chef a réduit le nombre de couverts, fait habiller son sol de carreaux de bois, ses murs d’acier oxydé, et ses tables de Corian cerné de noyer, les bouquets floraux sont composés de branches d’olivier. Aujourd’hui, il n’a qu’un seul regret, ne s’être pas lancé plus tôt dans l’entreprene­uriat tant il est fier de son équipe et de ce qu’ils ont accompli ensemble.

Entre deux Sud

La cuisine a toujours été une vocation et même si personne chez lui n’en avait fait un métier, ses deux grands-mères, l’une française, l’autre italienne, lui ont ouvert la voie. Avec l’une, il a appris à confection­ner les risottos, avec l’autre, la bouillabai­sse. Les bonnes rencontres et les bonnes personnes au bon moment l’ont aidé à avancer et l’on peut suivre sa trace dans des établissem­ents de prestige comme Le Grill de l’Hôtel de Paris à Monte-Carlo, La Grande Cascade et Lasserre à Paris. Cet amoureux de la Ligurie achète autant qu’il le peut les produits qu’il sublime sur sa carte directemen­t aux pêcheurs et agriculteu­rs de la Côte d’Azur. Si les plats changent à chaque saison, on retrouve au menu ses intemporel­s et beaucoup de légumes, des pâtes, bien sûr, poissons et viandes du Sud, des herbes, des olives et leur huile… tout ce qui compose le paysage culinaire du Midi interprété avec finesse, légèreté, en version plein soleil. Les gourmands peuvent aussi découvrir un autre univers du chef étoilé en s’attablant au Frank, le restaurant de la Fondation Louis-Vuitton, dans le bois de Boulogne. Dans ses établissem­ents, aucune affectatio­n, simplement de la gaieté, de la générosité et du talent dans les assiettes.

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 ??  ?? 1. Romarin et olivier nain posés sur les tables comme un condensé du Sud. 2. Dans la nouvelle salle tout a changé pour mieux recommence­r. 3. Chaque table est dressée avec attention.
1. Romarin et olivier nain posés sur les tables comme un condensé du Sud. 2. Dans la nouvelle salle tout a changé pour mieux recommence­r. 3. Chaque table est dressée avec attention.
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