Destination QUÉBECGOURMAND
LORSQUE L’ON PENSE QUÉBEC, ON VISUALISE SOUVENT DES FORÊTS ET DES ROUTES À PERTE DE VUE, D’IMMENSES LACS ET UNE CAPITALE SYMPATHIQUE. ON PEUT S’Y RENDRE POUR TOUT CELA, MAIS AUSSI POUR DÉCOUVRIR UNE GASTRONOMIE ET UNE QUALITÉ DE PRODUITS ENCORE MÉCONNUES.
Qui n’a pas rêvé, lorsqu’il arrive dans une ville, un pays inconnu, d’y trouver un chaperon qui le guiderait dans ce nouveau territoire ? Parfaite ambassadrice, Dyan Solomon m’attendait à Montréal. Elle m’a ouvert son carnet d’adresses et les portes de la ville, fait partager ses coups de coeur et sa joie de vivre avant que je ne file vers la Monterégie et les Cantons-de-l’Est, vérifier in situ que la région mérite bien sa réputation de destination gastronomique.
Comme un pays à part
Il fait partie de l’immense et lointain Canada, tout proche des États-Unis… Le Québec revendique pourtant son lien avec la France en brandissant comme un étendard affectif notre langue que les habitants protègent et font chanter avec leur accent reconnaissable à mille lieues et leurs expressions si parlantes. Bien sûr, l’influence anglo-saxonne est omniprésente. Il suffit de commander un petit déjeuner pour sentir que l’on est très loin de nos tartines et croissants. Ici les tables se couvrent de pancakes, cupcakes, gaufres, crêpes au sirop d’érable. Malgré cela, les Québécois sont aussi gourmets et fines gueules que nous. Ils aiment prendre le temps de s’attabler dans les bistrots et cafés et tirer leurs Caddies dans les marchés de la ville. À Montréal, leur capitale, ils sont servis :
6 500 restaurants sont là pour satisfaire toutes les envies d’une ville regroupant 80 groupes ethniques issus de 155 pays qui représentent 30 % de la population. C’est dire qu’ici, le concept de « cuisine fusion » prend tout son sens et que toutes les tendances se mélangent de façon naturelle pour la plus grande joie des gastronomes.
Une restauration décomplexée
Les restaurants de Dyan en sont un bon exemple. Cette dingo de cuisine ouvre il y a vingt ans son premier établissement, Olive & Gourmando, tout petit au départ, proposant brunch, snacks, café et pains maison. Aujourd’hui ce sont entre 800 et 1 000 personnes qui viennent du matin jusqu’au soir se régaler de sandwichs, salades, fromages, viennoiseries, gâteaux, tous faits maison, simples et délicieux, comme Dyan envisage la cuisine. Chez Foxy, ouvert il y a deux ans, le parti pris est le feu : gril au charbon, four à bois, là-bas c’est « bbq » toute l’année. Pièces de viandes, homards, poissons sont saisis et mis en valeur, entourés de crèmes de légumes, yaourts maison, surmontés de sauces acidulées. Enfin, au Caffe Un Po’ Di Più, c’est l’Italie qui est en majesté. On s’accoude au bar pour siroter un spritz couleur or à la recette originale et l’on change d’accent pour déguster bruschetta, prosciutto, pinzimonio… Trois lieux très différents mais qui ont en commun d’avoir des femmes comme chef et des décors chaleureux et modernes.
Des petits airs de rieuse province
Absence de stress, gentillesse des habitants rendent la capitale facile à découvrir. Facile aussi de s’en échapper. À moins d’une heure de route, on profite de la nature et du plein air. Les activités liées aux saisons sont pléthoriques : vélo, ski alpin ou nautique, raquettes, randonnées, fêtes gastronomiques… rythment le calendrier annuel. Même si l’automne reste la plus belle des saisons pour visiter la région, qui se teinte de couleurs passant du roux à l’or. On s’y rend aussi pour découvrir ce que l’on nomme là-bas le grenier du Québec : au détour des petites villes, micro-brasseries, cidreries, boulangeries, producteurs de légumes, restaurants, vignobles, artisans du goût émaillent le paysage de haltes savoureuses. De quoi tomber en amour d’une région plus que vraie… authentique !
Aussi gourmets que nous les Quebevois aiment prendre le temps des'attabler dans les bistrots...