Les jus détox
Utilisant les propriétés dépuratives des fruits, légumes, herbes et épices, ces boissons se sont installées dans les habitudes de consommation, mais ont aussi trouvé de nouveaux débouchés.
Pour être en forme, consommez au moins cinq fruits et légumes par jour » : le slogan est connu mais, parfois, difficile à mettre en oeuvre au quotidien. La solution se trouverait-elle du côté des jus frais ? À en croire la tendance venue des États-Unis, la réponse est oui, car les marques, enseignes et sites de jus détox font florès dans l’Hexagone.
Les cures de quelques jours, aux noms évocateurs, promettent même des lendemains qui chantent : « energy », « slim », « gratitude », « harmonie »…
Un nouvel hédonisme
Ces marques s’appellent Wanna Juice, Juice Lab, Yumi, Nubio, Kitchen Detox, Paf… et proposent de consommer ces boissons dites « healthy » pour retrouver facilement un mode d’alimentation sain. « Prendre soin de soi ne doit pas être considéré comme une contrainte. Au contraire, c’est un nouvel hédonisme », analyse Mélanie Merenda, fondatrice des cures de jus Paf.
Un nouvel hédonisme qui a trouvé ses adeptes jusque chez les chefs. Consommateur régulier de jus frais, Thierry Marx s’est associé, l’an dernier, avec Pure Delight pour proposer des menus détox. En Bretagne, Loïc Le Bail, chef étoilé du Brittany, à Roscoff, a mis son savoir-faire au service des producteurs de légumes de la région pour lancer les jus Green4You. Là, l’idée est aussi de faire vivre l’économie locale.
L’esprit de la slow food
Car, au-delà du qualificatif marketing « détox », certains se sont inscrits dans une démarche durable, voire humanitaire. Tout ce qui fait l’esprit de la slow food. La chaîne Cojean, par exemple, reverse chaque année 10 % de ses bénéfices à la fondation Nourrir Aimer Donner qui lutte contre la pauvreté. À Bordeaux, Jonathan Cavalier s’est lancé dans l’aventure en 2017. Las de ne trouver que des jus à la provenance et la qualité incertaines, il imagine une entreprise de jus bio, éthiques, de saison et locaux. Lao Juice était né. « J’ai voulu travailler avec des producteurs de la région Nouvelle-Aquitaine, car si je suis certain de savoir d’où viennent mes produits et comment ils ont été cultivés, je sais que j’aurai de la qualité et du goût », explique Jonathan.
Une question de goût et de santé
Le goût et la composition de chaque breuvage, justement, sont très étudiés. « Au début, je faisais mes associations tout seul, en respectant les particularités de chaque fruit et légume : antioxydant, diurétique, digestif… Puis je me suis fait aider par une naturopathe », précise Jonathan, conscient des effets sur le corps de ces boissons. « Il faut faire très attention et ne pas vendre n’importe quoi. Le persil en grande quantité, par exemple, est déconseillé chez la femme enceinte », pointe le Bordelais. Chez lui, la pomme se marie au brocoli et au kiwi ; ou préfère un mix avec du citron et de la menthe… Des mélanges assez classiques comparés à d’autres, comme ceux de Juice Lab qui n’hésite pas à mélanger citron, sirop d’érable et piment de Cayenne. Explosif !