12 provences blancs

CÔTES-DE-PROVENCE Château Les Crostes 2018, 12,10 €.

Très parfumé et intense, dense et fumé, tendre et encore un peu fermentaire à l’heure de la dégustation où le sémillon, qui n’entre pourtant qu’à hauteur de 20 %, dominait l’ensemble. Au fil des mois, l’empreinte de ce raisin s’estompera pour laisser passer le cristal de l’ugni blanc et la profondeur du rolle. Mais déjà la belle tension associée aux agrumes qui font le charme des blancs de Provence se dégage dans le verre et en bouche. Finale plus ciselée et légèrement saline, promesse de belle évolution.

CÔTES-DE-PROVENCE Château Les Valentines, 8 La Londe 2016, 19,90 €.

Racé et distingué, ce blanc se juge aux très beaux amers de sa finale qui rend la dégustation confortable sur la fraîcheur. La franchise des parfums, assortie au velouté légèrement boisé de la bouche, signe une vinification pointue et un élevage en barriques qui met remarquablement en valeur les cépages blancs (ugni blanc, rolle et clairette) du terroir de La Londe. La salinité raconte le climat de cette zone provençale où les raisins reçoivent directement les embruns de la mer.

CÔTES-DE-PROVENCE Mas de Cadenet 2017, 13 €.

Ce blanc-là n’en réfère qu’à un seul raisin, le rolle. Il pousse au pied de la montagne Sainte-Victoire, qui marque la mince limite entre les appellations côtes-de-provence et coteaux-d’aix tout en leur donnant la même tension. La robe est éclatante, lumineuse et brillante, jeunesse dorée sur le disque et matière délicate. Le bouquet se pare d’un boisé mousseux, qui enrobe aussi la bouche avec une matière en forme de friandise et de miel. Si le bois domine encore, il s’affinera avec les ans et montrera que les provences blancs sont aussi vins de moyenne garde.

COTEAUX-D’AIX-EN-PROVENCE Château de Beaupré, Collection du Château 2017, 19,90 €.

La propriété conduite en agriculture biologique propose cette cuvée de blanc suave et souple où le bois domine encore une matière exotique assez fine. Avec l‘âge, le miel et les notes du rolle, du sauvignon et du sémillon qui le composent vont dominer un fruit exotique. Des parfums de fleurs et d’épices douces donnent le bouquet et les saveurs de ce blanc pour ceux qui souhaitent l’ouvrir maintenant avec un fromage de chèvre ou un foie gras.

CÔTES-DE-PROVENCE Domaine Gavoty, Cuvée Clarendon 2016, 17,30 €.

Un rolle à 100 %, cela a toujours été la règle pour cette cuvée qui, depuis des années, signe l’élégance des blancs du Domaine Gavoty. Un joli nez marqué par le miel et les épices sur une bouche d’une belle amplitude et d’une grande richesse. Doté d’une intensité savoureuse, c’est un blanc fin et tendre, complexe, équilibré par un terroir froid qui le rend apte à vieillir au mieux. Il sait tout faire : gourmand jeune, élégant dans sa moyenne garde et sublime plus vieux, il s’accorde à des poissons comme à des viandes blanches, des volailles et des fromages.

VIN DE FRANCE Domaine de la Réaltière, Cante Gau 2015, 21 €.

Ugni blanc, carignan blanc et sémillon, la trilogie est rêvée sur ce domaine des coteaux d’Aix-en-Provence qui a laissé ce blanc mûrir plusieurs mois pour lui permettre d’offrir un beau bouquet, citronné et mentholé avec une pointe d’agrume et une belle intensité au nez. On décèle même une petite touche de poire et une parfaite netteté sur une matière soyeuse, franche et vive. C’est une rareté issue d’un domaine en biodynamie et qui apporte la preuve que le relief des environs d’Aix-en-Provence n’est pas étranger à la fraîcheur.

Avant la grande déferlante des rosés de l’été, goûtons donc quelques blancs provençaux qui racontent bien mieux la richesse des climats et des sols. Ils savent mettre en valeur la lumière du Sud grâce à d’authentiques raisins qui tirent profit d’un terroir frais dans l’arrière-pays ou de l’influence maritime en bordure de mer. Rolle, clairette, ugni blanc, carignan blanc, parfois sémillon ont adopté la terre provençale affichant fièrement de girondes rondeurs et des parfums puissants. COTEAUX-VAROIS-EN-PROVENCE Château Carpe Diem, Artus 2017, 21,50 €.

À Cotignac, sur les terroirs frais de la Provence verte, à mi-distance des gorges du Verdon et de la mer, le vignoble de Carpe Diem s’étend sur 14 ha. À partir d’un encépagement traditionnel d’ugni blanc et de clairette, le domaine produit ce blanc aux beaux reflets verts et à la jolie brillance. Un boisé présent donne une touche de vanille, des notes de cire et une matière fruitée sur des saveurs exotiques et anisées, avec une finale qui a du peps. Un vin sur la délicatesse qu’il faut ouvrir et servir sur des oursins.

CÔTES-DE-PROVENCE Domaines Ott, Clos Mireille 2016, 24,10 €.

Grillé, puissant, rond, intense, bordé d’une touche de miel et de l’énergie qui vient de la mer, le vin gras est bien tendu sur le fil de sa personnalité croquante. Assez lumineux et vin de garde, il a encore besoin de temps pour s’ouvrir et raconter ce terroir de schistes qui vient mourir au bord de l’eau. Arrimés à la plage, les sémillons fringants sont une institution provençale, et le Clos Mireille tire sa réputation de ce terroir où le microclimat assure la naissance de vins blancs singuliers et reconnus depuis longtemps comme tels.

COTEAUX-D’AIX-EN-PROVENCE Château Vignelaure 2017, 22,50 €.

À Vignelaure, on est à une altitude d’environ 350 m, sur un sol argilo-calcaire entre coteaux-d’aix-en-provence et côtes-de-provence. Instigateur des rouges à base de cabernet-sauvignon, le domaine excelle, grâce à son altitude, dans la production de blancs originaux à base de roussanne et sauvignon. Une petite note grillée vient enrober l’amande. En bouche, le palais se développe sur la douceur avec des touches acidulées, un boisé enveloppant, gras et riche. La puissance et le volume du vin sont des alliés intéressants à table.

CÔTES-DE-PROVENCE La Courtade, Porquerolles 2017, 28 €.

Le domaine, repris par l’homme d’affaires Édouard Carmignac, fait retrouver son éclat au grand blanc provençal qu’il donnait historiquement, puisant dans les schistes du centre de l’île et dans l’environnement marin la fraîcheur indispensable à la puissance du rolle. Issu du vignoble certifié bio et vinifié en tonneaux de 400 litres, il affiche un nez légèrement épicé et doux, dévoilant un fruit mûr et des notes salées, auquel répond une bouche tout en rondeur veloutée qu’une fine tension en finale vient équilibrer pour l’avenir.

IGP BOUCHES-DU-RHÔNE Minna 2015, 23 €.

Une jolie touche d’exotisme et une belle présence sur le miel et les fruits nets et francs pour ce vin atypique qui fait appel à des cépages originaux pour le vignoble aixois, la marsanne et la roussanne, d’où son classement en IGP. La vinification en barriques et cuves Inox, cépage par cépage, est à l’instar des grands blancs de France. Les amers de la fin de bouche font sautiller le vin sur une finale exotique ponctuée de fruits secs. On a envie de le boire sur une bouillabaisse et sa rouille au safran et à l’ail. L’élevage est marqué mais bien digéré.

CÔTES-DE-PROVENCE Château Malherbe 2017, 31,50 €.

C’est en bord de mer que ce blanc provençal a vu le jour, à quelques mètres du fort de Brégançon. Le domaine familial s’est forgé une belle réputation sur les blancs, et pour cause… Les sols d’argile rouge et schistes argentés font du bien aux rolle et sémillon qui s’assemblent pour l’élevage de cette cuvée caractéristique de la Provence. La robe scintille sur un bouquet de coing et abricot ; en bouche, les agrumes dominent, avec l’orange sanguine et le citron confit. Large d’épaules, très harmonieux, le vin pourra vieillir.