LA CAVE DES HÔTELS CONSTANCE

Si vous cherchez Jérôme Faure, vous l’entendrez avant de le voir. Un grand éclat de rire l’accompagne souvent. Mais comment se retrouve-t-on sommelier à veiller jalousement sur plus de 250 000 bouteilles dans les îles de l’océan Indien ? Explications.

Cest sur un malentendu que Jérôme a quitté la France et s’est retrouvé à la tête du département des vins du groupe hôtelier Constance. Il y a quatorze ans, il travaillait dans le Luberon avec celle qui est devenue sa femme. Jeunes et avec des envies d’aventures, ils décident de partir, pourvu que cela soit ailleurs, rêvant aussi bien de Tahiti que de montagne. Cela sera les Seychelles, où il décroche une place de sommelier.

Des bouteilles sous les Tropiques

À l’époque, la vie là-bas n’est pas si simple. Le jour où il écrit à ses parents pour leur demander de lui envoyer une paire de lacets qu’il ne trouve pas sur place, il se demande si ce choix est judicieux. Cette interrogation trouve vite une réponse lorsqu’il rencontre Jean Jacques Valette, chef operating officier du groupe, amoureux du vin comme lui, qui lui renouvelle sa confiance en lui laissant carte blanche.

Être sommelier dans une île, qu'est-ce que c'est ? L’éloignement et le climat ne lui facilitent pas toujours la tâche. Comment appréhender le vin dans des coins où ne poussent que des palmiers ? C’est bien sûr compliqué, lorsque l’on veut proposer plus de 30000 bouteilles et 1600 références à ses clients. Il faut les trouver, les faire venir. L’année passée, il a réceptionné 250000bouteilles pour tous les hôtels de Constance pour ses clients experts en matière de vins et gastronomie.

Il source des grands crus connus, mais sa force est aussi la proximité qu’il entretient avec de jeunes et moins jeunes vignerons qu’il met en avant. Jérôme a un véritable flair pour découvrir des pépites lors de ses trois ou quatre voyages par an dans le vignoble, dont un passage obligé en Afrique du Sud. À lui tout seul, il manage 68 sommeliers de quinze nationalités différentes. Afrique du Sud, Malaisie, Zimbabwe, Inde, Maurice… Chacun appréhendant les vins avec sa propre culture. Sa grande chance – il s’en félicite tous les jours – est la liberté que lui donne le groupe. Grâce à cela, il restructure la vision de la sommellerie en segmentant les départements vins et cuisine de chacun des hôtels, en laissant exprimer à son tour son équipe et en mêlant valeurs sûres et flacons plus confidentiels. Si vous le rencontrez, écoutez-le parler, vous découvrirez un passionné.