3 QUESTIONS À… RUDY RICCIOTTI
Le Mucem à Marseille, le musée Jean Cocteau à Menton ou la passerelle de la Paix à Séoul, c’est lui ! Lauréat 2006 du Grand prix national de l’architecture, auteur prolifique d’essais pamphlétaires, Rudy Ricciotti vit et travaille à Bandol. Mais l’archi star est aussi et avant tout un insatiable épicurien aimant le (bon) vin ! On le sait peu, mais vous êtes aussi à l’origine du Chai Tropez à Gassin, de celui du Mas de l’Oncle dans le Languedoc... Avec le chef étoilé Pierre Gagnaire, vous avez créé une cuvée commune, Gari ? Oui ! Pierre (Gagnaire, NDLR) et moi avons acheté une petite parcelle au Domaine Giraud à Châteauneuf-du-Pape. La production est très confidentielle et les rendements très bas. Nous attendons chaque millésime comme des enfants. Cette cuvée d’environ 1 000 bouteilles n’est pas commercialisée, on la refile aux copains, et nous en buvons aussi ! Ce qui fait la spécificité des vins de Bandol, c’est son cépage-roi… Comment le décririez-vous ? Le mourvèdre pointe son nez dans la mer et ses nerfs enterrés concentrent une nature schizophrène : c’est un cépage aux multiples personnalités, souvent excessif, très habile. Il n’est pas mondain, mais plutôt chef des armées. Les chefs des légions romaines en Gaule l’exigeaient à leur table, notamment l’empereur Hadrien.
Si vous ne deviez retenir que trois domaines de Bandol ? Tempier, La Tour du Bon et Lafran-Veyrolles. Le travail dans le respect, la douceur et les mémoires. Ce sont des vignerons caressants et instruits des mystères de la terre.