LEVERDICT

La tâche n’était pas si facile. Comment accorder un plat aux saveurs différentes, à la fois simple, rustique et raffiné par ses alliances ? Mon Belargus est d’une grande pureté, peut-être trop pour ce plat complexe qui a tendance à le dominer, même si on sent un grand potentiel dans ce chenin. Le vin corse de Pierre Hermé joue sur le côté animal du plat et se marie avec la recette, tous les deux ont un caractère fort et un peu sauvage. Le bourgogne de Pierre Arditi joue la carte de l’élégance avec son air de ne pas y toucher, il sait aussi se mettre au niveau des arômes des gnocchis sans y perdre son âme, il l’accompagne avec beaucoup de savoir-vivre. Mais sans doute, l’accord le plus percutant est celui avec le champagne dont la profondeur donnée par son âge, son côté concentré, ses arômes de pain d’épices, et même sa couleur miel foncé, forment une alliance majestueuse. Il répond à toutes les textures et les goûts et hisse la recette vers la complétude.