Cuisine et Vins de France

EN COULISSES Chez Ibrik Kitchen à Paris

ECATERINA, MAIS APPELEZ LA CATHY COMME SES AMIS LE FONT, A OUVERT SON RESTAURANT IL Y A UN AN ET DEMI, À DEUX PAS DU QUARTIER DU SENTIER À PARIS. SON ADRESSE EST FACILE À TROUVER, IL SUFFIT DE SUIVRE LES EFFLUVES DES PLATS QUI MIJOTENT DÈS LE MATIN.

- Par Sophie Menut Yovanovitc­h. Photograph­ies Aimery Chemin.

Ibrik (ou ibric), c’est le contenant dans lequel on boit le café en Turquie. Le nom s’est étendu dans toute la péninsule balkanique après que les Turcs l’ont largement envahie et ont apporté leurs coutumes. Dans ces cinq lettres, il y a tout ce qui résume l’histoire de Cathy : le café que l’on offre en partage, le mélange de plusieurs cultures et la force d’un caractère, car vous le savez, il ne faut pas prendre les blondes pour des prunes, plus encore lorsqu’elles viennent de l’Est.Cathy est née en Roumanie. Son père, artiste plasticien, décide lorsqu’elle a 7 ans de quitter son pays pour celui des libertés. Six mois après être arrivée à Paris, elle parle notre langue couramment. Si elle adopte nos habitudes, sa mère continue à faire vivre leurs racines en cuisinant roumain à la maison. Et parce que dans une famille d’intellectu­els, on ne pense même pas à faire de la cuisine un métier, elle file en fac de droit et devient avocate fiscaliste. Il y a sept ans, après l’arrivée de son premier enfant avec son mari parisien, elle se demande comment lui transmettr­e sa culture roumaine. Le déclic. Elle comprend que son travail ne la fait plus vibrer. Elle se replonge dans ses souvenirs et le plus prégnant est celui où elle voit sa grand-mère préparer un « ibric » dans sa cuisine.

Du rêve à la réalité

Elle décide de changer une partie de sa vie et commence par ouvrir un coffee-shop, dans lequel elle propose des cafés de spécialité­s issus de micro-plantation­s auxquels elle adjoint une carte de recettes des Balkans. Il lui faut donc retrouver les recettes de son pays et de ceux qui l’entourent tant les influences se croisent. Elle fait appel à la mémoire familiale : plus elle se replonge dans ses racines et dans les archives, moins le coffee-shop suffit à cette passionnée. Elle le dit avec un large sourire qui fait pétiller ses yeux bleu azur : comme Obélix, elle est tombée dans la marmité enfant. Chez Ibrik Kitchen, une large table d’hôte de plus de 200 kg, venue de Roumanie donne le ton : vous êtes ici à la maison. À midi, la cuisine est presque celle que pourrait faire sa mère, du style popote néorustiqu­e, et le soir, elle devient plus pointue, façon bistronomi­e des Balkans. Sa nouvelle passion lui permet d’abolir les frontières et de créer des synergies entre tout ce qu’elle aime : les rencontres, le sens très fort de l’accueil, la fusion entre cuisine et art qu’elle tient de sa culture familiale. Aujourd’hui, Cathy a mille idées. L’ouverture proche d’un deli où l’on pourra venir s’approvisio­nner er en chawarma, cevapcici, baba ganoush ou encore l’envie de lancer ncer un restaurant undergroun­d dans ans une cave, comme un lieu un peu eu secret où s’attabler autrement. À la voir débordante de belles énerrgies, on ne doute pas qu’elle le réussisse à concrétise­r ses rêves. s. En attendant, elle partage avec c nous sa recette de sarma, extraite de son livre Ibrik, la cuisine des Balkans (éditions

Marabout ).

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Au mur, un masque traditionn­el, très présent dans les fêtes roumaines.
Cathy dans la salle de son restaurant. Au mur, un masque traditionn­el, très présent dans les fêtes roumaines.
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Autour des tables, la bonne humeur, les parfums et l’accueil font honneur aux traditions des Balkans.
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