Cuisine et Vins de France

DANS LE RÉTRO La cocotte minute

ÇA BOUILLONNE, ÇA MIJOTE ET PUIS ÇA « COCOTTE », TERME DÉRIVÉ DE COQUELLE, UN CONTENANT EN TERRE CUITE, OÙ L’ON MITONNE. NÉE EN 1953, LA SUPER-COCOTTE SEB N’A DEPUIS PLUS JAMAIS QUITTÉ NOS CUISINES.

- Elisa Hendrickx

L’ancêtre de l’autocuiseu­r, on le doit au physicien et inventeur Denis Papin. Avec son nom un poil barbare, le « digesteur » (ou marmite de Papin) voit le jour au XVIIe siècle. Cette machine de guerre réussit à réduire le temps de cuisson des aliments, à une époque où réchauffer est un véritable luxe et permet aux familles les plus pauvres d’attendrir les viandes et profiter plus rapidement de leurs sucs de cuisson et bouillons plein de goût. Bien plus tard, en 1953, la société SEB (Société d’emboutissa­ge de Bourgogne), avec à sa tête les frères

Lescure, s’empare de l’autocuiseu­r et lance sa Super-Cocotte en aluminium.

Cuisiner avec la pression sans pression

C’est une petite révolution et en quelques mois seulement la fameuse cocotte s’écoule à 13 000 exemplaire­s, devenant indispensa­ble à chaque ménagère. Un joli succès qui ne l’empêche pas d’essuyer un refus catégoriqu­e de la part du Salon des arts ménagers en 1954. En réaction, Emmanuel Lescure entame la constructi­on d’un mur de cocottes-minute devant l’entrée du salon.Simples et efficaces, ses arguments de vente – gagner du temps en toute sécurité – ont mouche. Ce jour-là, Lescure, repartira sans aucune cocotte.

Solidité, praticité, gain de temps… la super cocotte ne manque pas d’atouts. Constituée d’une cuve où sont fixés des oreillons pour visser les poignets, d’une soupape de fonctionne­ment et d’une soupape de sécurité, la « recette » qui a fait son succès dans ses jeunes années reste presque inchangée. L’inox a très vite remplacé l’aluminium, mais depuis toujours, c’est la vapeur sous pression qui active la cuisson. Le tour de force de la cocotte ? Il suffit de 45 minutes de cuisson pour réaliser un couscous, un pot-au-feu ou tout autre plat mijoté contre quatre fois plus de temps avec un mode cuisson classique. Et puis, son sifflement singulier et hypnotique est quant à lui une vraie madeleine de Proust, souvenir réconforta­nt de la cuisine familiale.

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