DANS LES VIGNES
Les Costières de Nîmes
Des portes de Nîmes aux confins de la Camargue, les costières de Nîmes valorisent deux terroirs bien distincts. Au nord de l’appellation, on est clairement dans la Vallée du Rhône. Les galets roulés, typiques de Châteauneuf-du-Pape, ont été charriés par le Rhône et se retrouvent aujourd’hui sur les terres des costières, à côté de résidus siliceux, aussi amenés par les flots. Ces galets emmagasinent la chaleur – qui peut être intense la journée – et la restituent la nuit. Cela donne des vins riches, puissants et ronds.
Au sud, en revanche, si l’on retrouve quelques galets, ils sont bien plus petits et mélangés à des sables. La capacité de drainage de ces sols – même après des pluies importantes comme il peut en arriver lors des « épisodes cévenols » automnaux – permet d’obtenir des vins élégants, vibrants et minéraux. Ces deux terroirs ont pourtant un point commun : ils bénéficient de l’air venu de la Méditerranée, en bord de Camargue. Les brises fraîches rencontrent alors la masse d’air chaud, retenue par les sols, renforçant l’amplitude thermique entre jour et nuit, ce qui préserve la pureté et la fraîcheur des vins.
Ces caractéristiques, reconnues depuis les Grecs qui cultivaient déjà la vigne dans la région, ont été amoureusement préservées au fil des siècles. Un travail de fourmi reconnu, en 1986, par une appellation d’origine contrôlée (AOC). Aujourd’hui, sur les
4 500 ha revendiqués, on retrouve une mosaïque de cépages. Pour les rouges et les
rosés, la syrah, le grenache et le mourvèdre dominent, plus rarement le carignan, le cinsault et le marselan. La syrah est ainsi le cépage roi, elle qui apprécie particulièrement les sols drainants. Mais l’AOC s’oriente de plus en plus vers un assemblage type qui associe syrah et grenache. Le mourvèdre – dont on dit qu’il ne se plaît que les pieds dans la mer et la tête au soleil – apporte sa structure tannique aux assemblages. Quant aux blancs, ils sont élaborés à partir de grenache blanc, roussanne et marsanne, mais aussi de clairette, de viognier et de rolle. Conscients de la qualité de leur environnement et de son potentiel, les vignerons des Costières de Nîmes se sont largement engagés dans la protection de leurs terroirs et de la biodiversité. Et nombre de propriétés se sont lancées dans la certification en agriculture biologique voire en biodynamie. Aujourd’hui, un quart des propriétés – indépendants et caves coopératives – sont ainsi certifiées. Et le mouvement ne fait que s’amplifier. Balade au milieu des vignes...