Yoga à l’hôpital : vers une médecine intégrative ?
La médecine traditionnelle a longtemps été peu accueillante vis-à-vis du yoga. Face à des résultats probants, les choses changent vite et le yoga est de plus en plus présent dans les milieux hospitaliers.
les pays anglo-saxons et asiatiques en précurseurs
Aux États-unis, au Canada, en Angleterre, en Australie et dans quelques pays d’asie (dont l’inde), le yoga est présent dans les hôpitaux et centres de soins. Qualifié d’approche « supportive » (de support), il est régulièrement proposé aux patients, au même titre que d’autres techniques comme la sophrologie, l’art thérapie, les techniques de relaxation, le Qi Gong, etc. C’est le cas par exemple de l’institut Benson-henry de Médecine Corps-esprit de Boston qui, rattaché à l’hôpital général, propose toute une gamme de techniques de relaxation et de méditation, et différentes sortes de yoga, dont un accompagnement personnalisé. Le Royal Hospital de Londres est un autre exemple de bonne harmonie entre médecine conventionnelle et techniques complémentaires. En fonction des symptômes qu’ils présentent et des traitements qu’ils suivent, les médecins prescrivent à leurs patients un certain nombre de séances d’une approche thérapeutique complémentaire (approches psychocorporelles et thérapies cognitives) à l’issue desquelles ils établissent un bilan pour prolonger ou interrompre le « traitement » en fonction du résultat. Non seulement cela est pris en charge par la sécurité sociale, mais en plus, un bureau de recherche conduit des études sur l’efficacité de cette prise en charge innovante !
Une alternative de plus en plus fréquente en france
On a souvent l’impression que la France est à la traîne par rapport aux pays anglo-saxons, ou à la Suisse et l’allemagne. Cela est vrai, dans une certaine mesure, mais les exemples d’une inversion de tendance ne manquent pas. À Paris l’hôpital Tenon propose des cours de yoga pour les patients hypertendus, cardiaques ou présentant des troubles du rythme et des crises d’angine de poitrine. Plus récemment, des cours ont été introduits dans le service d’oncologie En effet, depuis quelques années, le yoga est de plus en plus présent dans les hôpitaux de l’hexagone. Cela dépend pour l’instant essentiellement de la décision du chef de service. À la Polyclinique de la Louvière, à Lille, des cours sont dispensés au centre respiratoire et du réentraînement à l’effort. À l’hôpital Saint-louis, à Paris, les patientes atteintes d’un cancer du sein peuvent suivre gratuitement des cours de yoga depuis maintenant cinq ans. Idem au CHU de Nantes. Plusieurs études ont montré que le yoga améliore la qualité de vie des patient(e)s notamment grâce à un impact sur la qualité du sommeil qui réduit la fatigue induite par les traitements. Il diminue également les risques de récidives. À l’hôpital de la Pitié-salpêtrière, à Paris, le yoga a récemment fait son entrée au service de rhumatologie. Il se révèle particulièrement utile dans la gestion de la douleur mais aussi pour que les patients deviennent plus autonomes et acteurs de leur guérison. Dans ce même hôpital, des cours
de yoga sont dispensés dans une structure spécialisée dans la recherche et la médecine de l’obésité. « Faire du yoga vient en complément du traitement et est vécu par ces malades comme un élément positif de la guérison » indique Sofia Mouton-perenyi, l’enseignante qui dispense les cours. « Ils sont très reconnaissants des bienfaits apportés par la pratique du yoga ». À l'hôpital Lariboisière à Paris, les patients suivis pour une hypertension artérielle essentielle ont le choix entre un traitement médical à vie ou la pratique hebdomadaire du yoga. L’espace Plein Ciel de l’hôpital Necker, propose, lui, des cours pour les adolescents hospitalisés et pour le personnel de l’hôpital. Les exemples sont de plus en plus nombreux... Le yoga s’adapte à la personne malade, l’aide à mieux sentir son corps (et à avoir des sensations agréables d’un corps souvent meurtri ou douloureux), de travailler sur le souffle, la concentration. C’est une approche « de support » qui aide à mieux sentir son corps, à le reconquérir et présente de nombreux atouts pour aider les patients à être acteurs de leur guérison.